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[L'HOMME DE PICARDIE] Mort de Jean-Pierre Pernaut : Un héraut des régions, du terroir et de l’anti-parisianisme

Le journaliste, qui fut le présentateur vedette du JT de 13 heures de TF1 pendant trente-trois ans, n'a eu de cesse, durant sa carrière de mettre en avant les traditions et la vie de la France dite « des territoires »

Image d'illustration

L’ESSENTIEL

  1. Jean-Pierre Pernaut, décédé mercredi 2 mars 2022 à l’âge de 71 ans, avait imprimé sa patte dans le 13 heures de TF1 avec une ligne éditoriale tournée vers les régions.
  2. Lorsqu’il a pris les rênes de ce journal en 1988, il n’a eu de cesse d'« aller voir les gens chez eux », d’imposer un rendez-vous « moins institutionnel » et surtout « moins parisien ».
  3. Cette marotte pour les traditions lui a valu de nombreuses critiques. Au sujet de sa marionnette des Guignols de l’info qui l’ont longtemps moqué, il a déclaré en 2015 : « Elle ne m’a jamais fait rire. Elle m’a fait passer pour un immonde facho, ce qui a posé des problèmes à mes enfants notamment. L’humour a ses limites. »

Il aimait mettre en valeur l’artisanat tricolore, le terroir français, les folklores régionaux et les métiers d’antan. Quitte à tomber dans la caricature. Dans les journaux de Jean-Pierre Pernaut, décédé mercredi à l'âge de 71 ans, la hiérarchie de l’information suivait sa propre logique, l’actualité très locale prenant souvent le dessus sur les événements internationaux.

Les Guignols de l’info n’hésitaient pas à l’égratigner sur ce sujet. Le journaliste de TF1 détestait sa marionnette. « Elle ne m’a jamais fait rire. Elle m’a fait passer pour un immonde facho, ce qui a posé des problèmes à mes enfants notamment. L’humour a ses limites », déclarait-il au Parisien en 2015.

Le programme satirique de Canal+ était loin d’être le seul à émettre des critiques à l’égard du présentateur. Le sémiologue François Jost voyait dans son 13 heures, « un certain populisme ». Et d’analyser : « On le voit comme quelqu’un de tourné vers la tradition, la province. Mais il promeut toujours, dans son discours, les intérêts du contribuable, du petit contre le grand, du provincial contre Paris. »

« La France des territoires perd ce visage rassurant qui parlait si bien d’elle »

Qu’on y soit sensible ou non, ce goût de la proximité, c’était la patte de Jean-Pierre Pernaut, qui aimait tant rappeler ses origines picardes. « La France des territoires perd cette voix familière et ce visage rassurant qui parlait si bien d’elle et savait si bien lui parler », a réagi le Premier ministre Jean Castex à l’annonce de sa mort, des suites d'un cancer du poumon.

La France de Jean-Pierre Pernaut est celle qui se voit à travers le prisme des traditions et de leur transmission, centrée sur les clochers et les marchés, qui râle, s’agace et se réconcilie sur le zinc des bistros PMU. Lorsqu’il a pris les commandes du journal de la mi-journée de TF1, en 1988, le présentateur n’a eu de cesse d'« aller voir les gens chez eux », d’imposer un rendez-vous « moins institutionnel » et surtout « moins parisien », comme il l’a résumé auprès de l’AFP il y a quelques années. La recette a fonctionné : 5 millions de téléspectateurs regardaient chaque jour JPP raconter le monde et surtout la France des départementales.

Un « Netflix des régions »

Jean-Pierre Pernaut a poussé la chaîne à créer et développer un réseau de correspondants en région – qui perdure aujourd’hui. Il est à l’origine, en 2001, de l’initiative « SOS Villages » visant à mettre en contact commerçants et artisans pour redynamiser l’économie locale. Il a aussi eu l’idée, il y a quatre ans, de l’opération « Votre plus beau marché », vitrine pour les circuits courts et les producteurs locaux. Au fil des ans, c’est quasiment une institution de paysage audiovisuel français qu’il a façonné.

Aussi, lorsqu’il a passé le relais, fin 2020, à Marie-Sophie Lacarrau, celle-ci a pris grand soin de rassurer le public. « Je ne vais pas dynamiter le 13 H », prévenait-elle dans les colonnes de 20 Minutes, donnant des gages à un public pas franchement enclin à voir ses habitudes bousculées. « Je viens avec ma personnalité, oui. Maintenant, cet amour des régions, du terroir, c’est ce que je suis au fond », insistait-elle.

Jean-Pierre Pernaut, lui, n’a pas pour autant pris sa retraite. Il a lancé dans la foulée JPP TV, une plateforme numérique gratuite qu’il présentait comme un « Netflix des régions ». Au programme notamment, une sélection de reportages diffusés durant ses trente-trois années de JT et des billets d’humeur. Mise en ligne avant Noël 2020, elle se targuait, quatre mois plus tard d’avoir « déjà séduit 160.000 fidèles et généré plus d’1 million de visites ». Sur LCI, il apparaissait également chaque semaine dans l’émission Jean-Pierre et vous.

« Les Parisiens arrivent. Quelles conséquences pour nos régions ? »

L’été dernier, c’est dans les kiosques que la marotte du journaliste se déclinait. Le premier numéro d’Au cœur des régions, 128 pages sur « la défense du terroir, la mise en valeur de la beauté de nos régions, la richesse de notre culture », comme il l’énumérait dans un communiqué, était mis en vente.

Le numéro 5 est paru le 25 février. Sur la couverture, les contours de Jean-Pierre Pernaut sont détourés devant les remparts de Carcassonne, un appel de Une qualifie de « héros » les agriculteurs et des lettres jaunes sur un bandeau rouge s’interrogent sur l’exode urbain : « Les Parisiens arrivent. Quelles conséquences pour nos régions ? » En lisant ces quelques mots, on entendrait presque les intonations de Jean-Pierre Pernaut.


(SOURCE) : 20minutes.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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