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Guerre en Ukraine. Pourquoi l’assaut sur la capitale Kiev laisse craindre une hécatombe

La guerre en zone urbaine est un exercice périlleux. Les Russes le savent mais ils sont bien décidés à prendre Kiev. Quel que soit le prix humain.

Image d'illustration

Six siècles avant le Christ, le stratège chinois Sun Tsu avertissait qu’il ne faut attaquer les villes que quand il n’y a pas d’autres choix, mais c’est la pire des solutions​.

Les Russes, qui en ont fait l’amère expérience à Grozny (Tchétchénie), en 1995, semblent malgré tout résolus à investir Kiev (4,6 millions d’habitants). Que risque-t-il de se passer ?

Un champ de bataille inévitable

La guerre urbaine n’est pas un phénomène marginal dans le déroulement des opérations. Près de 85 % des humains résident en zones urbaines et 25 % d’eux dans les quelque 700 villes de plus d’un million d’habitants (dont 5 en Ukraine : Kiev, Kharkiv, Donetsk, Dnipro et Odessa).

Le milieu urbain se décompose en trois zones : les approches, la périphérie, le centre. Actuellement, les opérations russes ont lieu dans les approches (à l’est) et en périphérie (à l’ouest) de Kiev.

Une bataille chronophage

Entre 2016 et 2017, huit mois ont été nécessaires pour reprendre la ville irakienne de Mossoul à quelques milliers de djihadistes du groupe État islamique. La première bataille de Grozny a duré six mois (1995) et celle de Falloujah (Irak) deux mois (2004). Il reste impossible de dire combien de temps il faudra pour réaliser l’encerclement puis, éventuellement, réaliser les opérations urbaines proprement dites.

Le sort de Carthage

Kiev connaîtra-t-elle le sort de la ville tunisienne rasée après un siège de quatre ans ? L’armée russe privilégie l’écrasement par des bombardements massifs et la destruction des infrastructures civiles. Objectif : d’abord faire fuir les civils puis annihiler les défenseurs. C’est la tactique choisie à Grozny et à Idleb (Syrie) en 2015 et 2016.

En Ukraine, les Russes effectuent actuellement un enveloppement de la capitale pour couper le dispositif ukrainien de ses bases arrière à l’ouest. Puis des attaques en force pourraient être lancées en quatre phases : destruction des appuis par l’aviation et l’artillerie ; désarticulation du périmètre défensif par les chars et l’infanterie mécanisée ; nettoyage de la ville par l’infanterie débarquée ; sécurisation par la Garde nationale russe.

L’avantage aux défenseurs

Les troupes ukrainiennes utilisent déjà toutes les complexités urbaines, qu’elles soient en surface (maisons, murs, avenues et carrefours), en sous-sol (caves, égouts) ou dans la dimension aérienne (bâtiments en hauteur). Dans un tel terrain tridimensionnel, pour que le rapport de force soit favorable aux attaquants, il doit être d’environ dix assaillants pour un défenseur puisque ce dernier a toujours l’avantage de connaître le terrain et de recourir avec peu d’effectifs à des obstructions d’itinéraires et au piégeage systématique des axes.

Des pertes en vue

Le combat urbain est meurtrier (officiellement 1 780 soldats russes sont morts lors de la bataille de Grozny). C’est le paradis des sapeurs qui posent des engins explosifs, des tireurs de missiles antichars qui ne laissent guère de chance aux blindés et des snipers qui harcèlent les attaquants. En revanche, c’est l’enfer pour les civils, vulnérables à tous les bombardements et aux privations.

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