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Fin du nucléaire en Allemagne : un gros risque énergétique pour l’Europe

Dans un contexte de tensions géopolitiques entre la Russie et les États-Unis, le choix allemand de sortir du nucléaire risque de se traduire par une forte hausse des prix payés par les consommateurs européens.

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Atomkraft ? – Nein danke. (Puissance nucléaire ? – Non merci.) L’idéologie antinucléaire teintée de vert et fortement ancrée au sein de la quatrième puissance économique mondiale va-t-elle conduire à un désastre énergétique et écologique européen ? On peut, hélas, le craindre alors que l’Europe doit faire face à une importante crise énergétique et géopolitique qui trouve son origine dans les tensions entre la Russie et l’Ukraine. Pour résumer, c’est tout un édifice, celui de la production énergétique allemande, qui risque de se fissurer, ce qui aura forcément des conséquences sur les pays voisins, dont la France.

Le choc de Fukushima

Tout commence le 11 mars 2011 au Japon, avec la catastrophe industrielle et nucléaire de Fukushima. Rappelons que, si celle-ci est arrivée, c’est parce que l’opérateur japonais Tepco n’a pas voulu se voir imposer la fermeture de sa centrale par le gouvernement ; celui-ci craignait les conséquences d’un tsunami consécutif à un séisme sous-marin dont l’épicentre se situait, non pas à Fukushima, mais à 130 kilomètres des côtes. Tepco a donc, délibérément, décidé de minimiser les conséquences de la vague géante sur ses équipements. Trois mois après, Angela Merkel, chancelière allemande, a pris la décision – unilatérale (une Europe de l’énergie ? quelle Europe de l’énergie ?), mais il lui fallait aussi s’attirer les voix des Verts – de sortir du nucléaire d’ici à 2022. Le 30 juin 2011, la grande majorité des députés allemands a suivi Angela Merkel qui a donc décidé de tirer un trait sur 22 % de la production d’électricité outre-Rhin.

Cette année va voir la sortie définitive du nucléaire de ce pays avec l’arrêt de ses trois dernières centrales encore en activité (Emsland, Isar et Neckarwestheim). Déjà en 2021, celles de Brokdorf, de Grohnde et de Gundremmingen avaient été fermées. En deux ans, le réseau électrique allemand se sera vu privé de 8 GW. « La sécurité d’approvisionnement en Allemagne reste garantie », assure Robert Habeck, membre de l’Alliance 90/Les Verts, vice-chancelier et ministre de l’Économie et de la Protection du climat, depuis le 8 décembre. Mais à quel prix ? Très certainement, celui d’une hausse des émissions de gaz à effet de serre. Pas mal pour un gouvernement qui a fait de l’écologie son cheval de bataille !

Nord Stream 2 est devenu un enjeu entre la Russie et les États-Unis

Aujourd’hui, l’électricité allemande est produite à 40,5 % par les énergies renouvelables, à 27,8 % par le charbon, à 15,2 % par le gaz et encore à 11,8 % par le nucléaire (chiffres 2021 AG Energiebilanzen). Avec, pour résultat, un prix facturé en Allemagne deux fois supérieur à celui observé en France où le consommateur peut, lui, dire merci au nucléaire. En 2019, la commission allemande “Croissance, changement structurel et emploi” a remis son rapport et proposé de sortir du charbon entre 2035 et 2038. Autant dire que sans cette source d’énergie, sans le nucléaire et en attendant que les énergies renouvelables prennent le relais (pour autant qu’elles le puissent un jour), l’Allemagne va devoir importer de plus en plus de gaz, émetteur de CO2 (deux fois moins que le charbon, c’est-à-dire encore beaucoup), de Russie. Or le gazoduc Nord Stream 2, qui relie ce pays à l’Allemagne et qui doit bientôt entrer en exploitation, est devenu un enjeu diplomatique entre la Russie et les États-Unis. En cas d’escalade militaire entre la Russie et l’Ukraine, l’Amérique pourrait peser pour retarder l’ouverture du gazoduc. Si cela devait se produire, l’Allemagne devrait se tourner vers ses voisins européens pour ses besoins électriques, entraînant alors une hausse généralisée des prix partout en Europe…

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