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Derrière le coup de com' du rachat par EDF des turbines de Belfort, la filière nucléaire en crise

La visite ce jeudi d'Emmanuel Macron à Belfort pour officialiser le rachat des turbines Arabelle par EDF a le mérite de refermer une parenthèse symbolique du fiasco industriel de la France. La "faute Alstom" corrigée, Emmanuel Macron annoncera la construction de nouveaux réacteurs avant même de connaître le sort des urnes d'avril... Mais dans la réalité, derrière l'opération d'image, le dossier Arabelle est très loin d'être bouclé chez EDF... Et face à une crise historique de la filière nucléaire, le sort du PDG Jean-Bernard Lévy semble scellé. Reste à savoir par qui et comment le remplacer en pleine campagne élyséenne.

Image d'illustration

Emmanuel Macron joue-t-il au petit alchimiste avec la filière nucléaire française ? Essaye-t-il, à quelques semaines seulement du premier tour de la présidentielle, de transformer le plomb en or sur le dossier si symbolique d'Alstom et de ses turbines vapeur (rachetées en 2014 par l'américain General Electric) qui équipent nos centrales nucléaires ? C'est en tout cas son pari depuis depuis l'automne 2020 : ce dossier s'est très vite retrouvé sur le bureau d'Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l'Elysée, et après avoir mis du temps à convaincre EDF de racheter à GE les anciennes activités nucléaires d'Alstom, basées en partie à Belfort, l'électricien national et le groupe américain sont entrés en négociation au milieu de l'année dernière comme La Tribune l'avait révélé, en août dernier.

Pour Emmanuel Macron, cette perspective de rachat a une forte portée symbolique. Car Alstom, issu du conglomérat industriel Alcatel-Alstom (et de la Compagnie Générale d'Électricité si l'on remonte dans le temps), est le symbole même du fiasco industriel de la France depuis une trentaine d'années. Mais aussi parce qu'Emmanuel Macron, comme secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande, puis devenant son ministre de l'Économie, a agi en coulisses sur ce dossier épineux, jusqu'à autoriser, en novembre 2014, la vente des activités énergie à l'américain General Electric... Dont les fameuses turbines Arabelle, ces bijoux industriels, parmi les plus puissants au monde, qui équipent un tiers des centrales dans le monde, dont les EPR.

L'enjeu d'image pour l'actuel président de la République, et probable candidat à la présidentielle, est donc considérable. D'autant plus que depuis le début de la pandémie en 2020, la « souveraineté économique » est devenue le nouveau mantra des responsables politiques et même du patron du MEDEF. Ce coup de com' tombe donc d'une manière inespérée pour effacer la « faute Alstom ». À Belfort, le préfet que l'Elysée a nommé n'est autre que Jean-Marie Girier, l'ancien chef de cabinet de Gérard Collomb devenu homme de confiance d'Emmanuel Macron au cours de la précédente campagne présidentielle.

Le rachat d'Arabelle, pas si cher pour EDF ?

C'est dire si dans les couloirs du pouvoir et d'EDF, la tension est à son comble depuis quelques jours. Ces dernières heures, le gouvernement et l'Elysée ont d'ailleurs « ambiancé » la presse en organisant quelques fuites d'informations. On apprend ainsi que le coût d'acquisition auprès de GE se porterait finalement à 273 millions de dollars pour l'électricien national. Une manière de minimiser la portée financière de l'opération pour EDF au moment où le groupe public affronte de nombreuses difficultés économiques. Et surtout, le président est attendu dans la journée de demain sur le site industriel de Belfort pour faire des annonces sur le dossier de l'énergie et du nucléaire. Selon son entourage, Emmanuel Macron prendra alors « son risque » et sera « culotté ». EDF et le nucléaire valent-ils une partie de poker ?

L'accord entre EDF et GE pas encore bouclé...

Car en réalité, derrière cette opération de communication, les choses sont plus complexes et encore loin d'être totalement fixées. Alors que Jean-Bernard Lévy a convoqué dans l'urgence un conseil d'administration lundi soir au sujet de cet éventuel rachat, La Tribune apprend qu'en l'état des discussions, rien n'est encore signé à cette heure, et qu'il s'agirait a minima de la signature d'un MOU (Memorandum of Understanding), bref d'un modeste protocole d'accord inaugurant l'ouverture de négociations plus précises entre EDF et GE. Cela explique d'ailleurs qu'EDF garde pour l'instant le silence sur le dossier, « car on attend d'avoir la certitude de s'être mis d'accord avec GE », confie un haut cadre du groupe.

« On est pris dans une affaire d'État », nous déplore une source syndicale. « Sur le papier, c'est pourtant une petite opération. Rappelons tout de même que dans le passé, Framatome avait été en négociation directe avec GE pour récupérer l'ensemble des activités nucléaires de GE. Sur le plan industriel, ça aurait eu une autre gueule ! Là, on est sur tout autre périmètre, mais c'est avant tout un dossier politique, géré directement par l'Elysée », estime un ancien d'Alstom et d'Areva.

Le périmètre du de […]    ▶ La suite est réservée aux abonnés.


(SOURCE) : latribune.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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