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[VIDEO] « J’avais un dictateur face à moi ! » : le policier qui a débattu face à Jean-Luc Mélenchon sur C8 raconte

Contacté par Valeurs actuelles, Yannick Landurain déplore l'attitude du candidat LFI lors de ce débat, mais assure avoir reçu de nombreux messages de soutien.

Image d'illustration

Ce n’était pas son premier passage à la télévision, mais Yannick Landurain se souviendra longtemps de ce houleux débat lors duquel il a dû essuyer la colère — la rage ? — de Jean-Luc Mélenchon. Policier depuis vingt ans, dont cinq au sein de la brigade anticriminalité de Seine-Saint-Denis où il est actuellement affecté, il était sur le plateau de l’émission Face à baba sur C8, jeudi 28 janvier dernier, pour débattre face au candidat de la France insoumise. Pourquoi lui ? « J’ai déjà participé à des émissions par le passé », nous confie-t-il au téléphone. Sa double casquette d’homme de terrain et de syndicaliste — il est membre du syndicat de police SGP — a également séduit la production de C8. « D’autant que Mélenchon veut dissoudre la Bac. C’était donc intéressant d’avoir un policier qui connaissait bien cette unité et qui pouvait parler de son quotidien » ajoute le policier, âgé de 40 ans.

L’échange avec Jean-Luc Mélenchon a néanmoins rapidement pris une tournure très personnelle, au point de ressembler à un procès public. Le candidat de la France insoumise a ainsi reproché au policier d’avoir personnellement blessé un adolescent au cou avec une paire de ciseaux, lors d’une intervention en 2019, ainsi que d’avoir couvert un tir de flash-ball ayant blessé un lycéen en 2010. En face, le policier s’est défendu en rappelant qu’il n’avait jamais été inquiété ni sanctionné par sa hiérarchie pour ces affaires. Mais la bassesse du procédé l’agace encore : « Je me suis dit que j’avais à faire à un candidat à une élection nationale, et non à une élection locale, donc je ne pensais pas que le niveau de débat serait aussi bas. Je l’ai compris toutefois quand j’ai vu le débat avec Zemmour juste avant, avec les attaques de “chien”, “à la niche”, etc. Je me suis dit que j’allais y passer aussi » explique-t-il, tout en précisant qu’il n’est pas un soutien d’Eric Zemmour, comme l’a insinué Jean-Luc Mélenchon.



J’avais laissé mon téléphone dans la loge, avec ma veste. Quand je l’ai récupéré, j’avais 277 messages de soutien.

Selon lui, cette stratégie d’attaque personnelle avait été soigneusement préparée en amont par La France insoumise, comme en atteste un article paru sur la plateforme d’actualité du parti, linsoumission.fr, quelques heures avant le débat, intitulé « Yannick Landurain a blessé un lycéen au ciseau ». « Ils avaient déjà préparé un article, avant même que je passe (…). Ce sont des méthodes staliniennes », s’étonne le fonctionnaire. Quant aux invectives de Jean-Luc Mélenchon, qui a notamment déclaré que s’il était élu il le ferait virer de la police, le policier réagit : « J’avais un dictateur en face de moi, ce n’est pas possible de tenir un discours pareil. On ne m’entend pas, mais je lui ai dit dans le débat (…). Ce soir-là, Jean-Luc Mélenchon a été la caricature de lui-même. Il a cherché à diviser en mettant les policiers dans un camp, et la population dans un autre (…) Je crois que c’est quelqu’un qui n’a pas de fond sur les idées, c’est pour ça qu’il se permet d’avoir ce comportement ».

Face aux pièges rhétoriques tendus par le candidat d’extrême-gauche, Yannick Landurain explique avoir cherché à tout prix à garder son calme. « Je ne voulais pas rentrer dans son jeu. Dans le fond il voulait me déstabiliser pour que je perde mon calme, auquel cas on aurait dû clore le débat. Or, je voulais avant tout faire passer des idées et montrer une bonne image de la police nationale ». Y est-il parvenu ? Oui, si l’on en croit les très nombreux messages de soutiens qui lui sont parvenus à l’issu du débat. « J’avais laissé mon téléphone dans la loge, avec ma veste. Quand je l’ai récupéré, j’avais 277 messages de soutien » se souvient-il. Outre de nombreux collègues et associations, ces messages lui ont été envoyés par des personnalités issues d’un large spectre politique, allant de « la gauche républicaine à l’extrême-droite ».

De retour sur le terrain, le jour-même

Le major de police n’a néanmoins pas eu le loisir de s’attarder sur ces soutiens. Dès le jour-même il est reparti sur le terrain pour faire son travail. « Je suis rentré du débat vers 3h du matin chez moi. Je suis reparti à 16h pour travailler au sein de ma brigade, jusqu’à 2h30, le lendemain matin ». Il assure que la virulence des propos de Jean-Luc Mélenchon n’a pour l’instant pas eu de conséquences sur son travail en Seine-Saint-Denis, notamment du point de vue de l’hostilité de la population, mais il n’écarte pas cette hypothèse dans les jours à venir, où il doit travailler de jour. Quant aux menaces et insultes sur les réseaux sociaux, il n’y accorde que peu d’importance.

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