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« Pathétique » : l'Europe, « une grosse Suisse molle » ? Les propos de Loiseau sur l'Ukraine font réagir

Les propos de la députée européenne macroniste concernant la nécessité d'une implication militaire accrue de l'Union européenne aux côtés de l'Ukraine ont suscité des réactions défavorables, certaines critiquant une «insulte» envers la Suisse.

Image d'illustration

Dans une interview accordée au Point publiée le 4 février, la députée européenne Nathalie Loiseau a commenté les tensions autour de l'Ukraine, où elle s'est rendue à la tête d'une délégation parlementaire européenne pour manifester le soutien de l'Union européenne (UE) à Kiev. Celle qui est présidente de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen a estimé que l'UE devait assumer plus franchement ce soutien, en des termes qui ont fait réagir, entre autres, des responsables politiques sur les réseaux sociaux.

L'Ukraine veut se tourner vers le modèle européen [...] L'Europe ne peut pas se contenter d'être une grosse Suisse molle dans cette crise.

Interrogée sur les livraisons d'armes à l'Ukraine, Nathalie Loiseau a répondu comme suit : «Des équipements militaires sont envoyés par les États baltes et par la Pologne, mais aussi par d'autres qui n'en font pas la publicité [...] Ce qui est sûr, c'est que le pays regarde entièrement vers l'ouest et veut choisir son propre équilibre de sécurité. La Russie n'est plus attractive pour son environnement et l'Ukraine veut se tourner vers le modèle européen. Si elle choisit sa propre voie pour sa sécurité, cela peut être perçu comme un désastre par Vladimir Poutine. L'Europe ne peut pas se contenter d'être une grosse Suisse molle dans cette crise.»

«Insulter un pays frontalier»

Sur Twitter, l'ambassade de Suisse en France a réagi le 5 février : «Merci d’évoquer la Suisse. Depuis des décennies, nous œuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales.»


Les propos de Nathalie Loiseau ont également fait réagir la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, qui s'est exprimée sur Twitter. «Revenir d’une mission à Kiev avec une telle puissance d’analyse en dit long sur la qualité de la diplomatie européenne de Macron. Moscou va trembler, Kiev va être rassuré, les Suisses enchantés», a-t-elle ironisé.


Alexandre Bezardin, vice-président de l'Assemblée des Français de l'étranger et suppléant du député Meyer Habib, a estimé que les propos de Nathalie Loiseau étaient une «énorme faute de langage» qui «ne devrait pas passer inaperçue en Suisse». «C’est particulièrement offensant pour la Suisse et ses habitants… Nos amis suisses apprécieront !», a-t-il ajouté.


Deuxième adjoint au maire de Bron (métropole lyonnaise), Marc Dubief s'est exprimé dans un langage peu châtié, en déclarant que les macronistes sont «très très cons, tellement qu'on peine à le réaliser». «La Suisse, bien gérée, une vraie démocratie, un pays fort et neutre, insultée par la suffisante Loiseau», a-t-il déploré.


«Pathétique à tous égards», a jugé sans ambages le directeur de l'Observatoire franco-russe Arnaud Dubien. 


Auteur de l'essai L'étrange défaite de la France dans la mondialisation, Olivier Marteau a quant à lui estimé qu'il fallait «être déconnectée du réel pour insulter un pays frontalier dix fois mieux géré que la France où vont travailler tous les jours des centaines de milliers de Français, qui seraient sinon au chômage en France à cause de politiciens comme [Nathalie Loiseau]».


Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien. Moscou dément catégoriquement et réclame des garanties écrites concernant sa sécurité, telles que le rejet d'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et la fin du renforcement militaire et de l'élargissement de l'Alliance atlantique à l'Est, notamment en Ukraine. 

Par la suite, la diplomatie russe a précisé que Moscou demandait un retrait des troupes étrangères de l'OTAN de certains pays d'Europe (parmi lesquels la Roumanie et la Bulgarie), afin de «revenir à la configuration de 1997 sur le territoire des pays qui n’étaient pas membres de l’OTAN à cette date». Les Occidentaux ont écarté ces demandes, tout en appelant à des «discussions sincères à propos du contrôle des armes» et à un dialogue avec la Russie fondé sur «la transparence mutuelle et des mesures de rétablissement de la confiance».

Ancienne directrice de l'ENA et ministre chargée des Affaires européennes dans le gouvernement d'Edouard Philippe, Nathalie Loiseau fut tête de la liste La République en Marche - MoDem lors des dernières élections européennes, qui se sont tenues au printemps 2019. Elle avait cependant renoncé à briguer la présidence du groupe qui réunit les forces politiques centristes au sein du Parlement européen, notamment après des fuites de propos qu'elle avait tenus lors d'un entretien off avec des journalistes à Bruxelles. Fin décembre 2021, elle a annoncé rejoindre Horizons, le parti fondé par l'ex-Premier ministre Edouard Philippe avec pour objectif de donner du poids à l'aile droite de la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron.

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