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L’hypothèse d’un vote caché Zemmour taraude LR

Certains soutiens de Valérie Pécresse pensent que l’ex-journaliste est sous-estimé dans les sondages d’intention de vote

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Le vote caché est un concept dont on a l’habitude d’user à droite pour entretenir l’espoir quand les sondages ne sont pas au beau fixe. En 2012, certains partisans de Nicolas Sarkozy prétendaient ainsi que ses intentions de vote étaient sous-évaluées, car une partie des Français interrogés par les sondeurs n’osait pas avouer voter pour un chef de l’Etat sortant présenté comme le diable. Ils recommencèrent en 2016 lors de la primaire de la droite. En 2017, ce furent les soutiens de François Fillon qui répandirent largement cette thèse pour contrer l’idée que les affaires avaient rendu toute perspective de victoire impossible pour leur champion.

Lors de cette présidentielle, Les Républicains parlent de nouveau de vote caché. Mais ce n’est pas à propos de leur championne, mais d’un autre candidat, Eric Zemmour. L’ancien journaliste du Figaro est-il sous-estimé dans les enquête d’opinion car certains sondés n’oseraient pas le dire ? C’est la question qui tracasse en ce moment certains LR. Depuis le début, le parti de Christian Jacob a un problème avec le polémiste. D’un côté, ils ont besoin qu’il soit dans le match car il rend plus accessible l’accès au second tour, en affaiblissant Marine Le Pen. D’un autre, il ne doit pas être trop fort.

Exaspération. Dans l'équipe de campagne de Valérie Pécresse, Eric Ciotti ou Damien Abad, le patron des députés LR, font partie de ceux qui pensent que le score d’Eric Zemmour est minoré. Xavier Bertrand est plutôt sur cette ligne, mais il juge que c’est moins vrai depuis ses propos sur l’accueil des enfants handicapés à l'école. A droite, Nicolas Sarkozy fait partie de ceux qui considèrent que le héraut de Reconquête! est sous-côté. Il avait déjà cette lecture cet automne. D’une manière générale, l’ex-chef de l’Etat pense que l’on sous-estime beaucoup trop l’exaspération de la société française à l’orée de cette élection présidentielle.

Y a-t-il un vote caché Zemmour ? Mardi, une dizaine de députés LR en a discuté lors de la réunion de bureau de leur groupe. Plusieurs d’entre eux le pressentent en effet. Ils trouvent que, dans leur écosystème, le défenseur de l’union des droites parvient à séduire un nombre non négligeable de CSP+, de quadras diplômés, une frange importante de la bourgeoisie catholique et de la communauté juive. « Ses idées sur l’identité et la souveraineté leur plaisent, relève une députée LR. Sur le terrain, on nous parle plus d’Eric Zemmour que de Marine Le Pen. » «Valérie Pécresse ne parle pas aux territoires ruraux et populaires comme le mien », dit un de ses collègues. Tous les signaux sont observés, des salles combles des meetings du polémiste aux fortes audiences de ses émissions. Au siège des Républicains, on note que les courriers d’adhérents appelant les dirigeants du parti à davantage prendre en considération ce que dit Eric Zemmour n’ont jamais cessé depuis l’automne. Certains ont aussi entendu dire que chez LREM, les spécialistes de l’opinion partageaient cette analyse.

« Base ». Tous chez LR ne sont pas convaincus par cette idée d’un vote caché Zemmour. « Je n’y crois pas, affirme Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR. Avec un total de plus de 30 % entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, on ne peut pas parler de sous-estimation. Ensuite, les techniques sondagières ne comportent plus de face-à-face. Enfin, il y a belle lurette que la radicalité n’est plus un argument pour s’auto-censurer. C’est plutôt l’inverse, non? » Député du Vaucluse, Julien Aubert est également sceptique : « L’exemple de François-Xavier Bellamy aux européennes nous a montré qu’on pouvait remplir les salles et connaître un échec. Ses fans sont très actifs et investis, donc on peut avoir l’impression qu’ils sont nombreux. Mais il ne faut pas oublier la base. » Député du Pas-du-Calais, Pierre-Henri Dumont ne l’observe pas non plus ses terres populaires.

Qui voit juste? Les sondeurs ne départageront pas ces deux camps. Si Brice Teinturier (Ipsos) écarte cette théorie, un de ses confrères se veut plus prudent. « J’entends cette hypothèse, je ne l'écarte pas », avoue-t-il, tout en récusant l’idée qu’Eric Zemmour serait compliqué à mesurer car il n'était pas dans le jeu en 2017 : « Il y a cinq ans, Macron était dans ce cas et nous ne nous sommes pas trompés. » « Je ne crois pas qu’il y ait le même interdit que sur le vote communiste quand le PC était hors système ou que cela correspond au vote Jean-Marie Le Pen première partie. Quand on regarde les autres critères que les intentions de vote, on peut voir que le discours radical, clivant d’Eric Zemmour, ses propos polémiques ne recueillent pas dans l’opinion des scores plus élevés que ce qu’il obtient dans celles-ci », argue lui le politologue Pascal Perrineau.


(SOURCE) : lopinion.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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