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[SCI-TECH] La « planète 9 » pourrait se cacher dans des observations menées il y a 40 ans

Aurait-on enfin trouvé la « planète 9 » ? Il est beaucoup trop tôt pour l'affirmer. Cependant, un candidat semble avoir été trouvé dans des données acquises par le satellite Iras en 1983. Seules des observations plus récentes permettront de confirmer ou non la réalité de cet objet.

Notre Système solaire se compose de huit planètes. C’est du moins ce que l’on sait avec certitude aujourd’hui. Mais des indices pointent une neuvième planète qui pourrait toujours se cacher au-delà de l’orbite de Neptune. © dottedyeti, Adobe Stock

Le 25 janvier 1983, l'Infrared Astronomical Satellite (Iras) était lancé pour réaliser un relevé complet des sources émettant dans l'infrarouge à 12, 25, 60 et 100 µm. Ce télescope spatial aura fonctionné jusqu'à l'épuisement de l'hélium liquide qui refroidit ses détecteurs, le 21 novembre 1983.

Dans les années 1980, des résidus inexpliqués dans l'orbite de Neptune suggéraient la présence d'une dixième planète (Pluton ayant encore ce statut à l'époque), la « planète X ». Bien qu'ils fussent beaucoup plus petits que les résidus de l'orbite d'Uranus qui avaient mené à la découverte de Neptune, ils avaient motivé la recherche d'une nouvelle planète par Clyde Tombaugh, qui a abouti à la découverte en 1930 de Pluton, même s'il est rapidement devenu clair que ce nouveau corps était trop petit pour expliquer les résidus de Neptune.

Une première recherche sans succès en 1983

En 1983, alors qu'il travaillait sur la préparation de l'IRAS Point Source Catalog, Michael Rowan-Robinson entreprit une recherche systématique de la planète X dans les données d'Iras. Lors d'une réunion organisée par la Royal Astronomical Society en 1991 sur « La dynamique du Système solaire et la planète X », l'astrophysicien britannique, aujourd'hui professeur émérite à l'Imperial College London, avait alors fait un rapport sur ses recherches, concluant à l'absence de planète X dans les 70 % du ciel qu'il avait pu étudier.

Par la suite, une nouvelle mesure de la masse de Neptune a éliminé les résidus de l'orbite de Neptune. L'absence de déviation des trajectoires des sondes Pioneer et Voyager montre qu'aucune planète massive inconnue du Système solaire ne réside dans le plan de l'écliptique, et les données de Wise ont permis de montrer qu'aucun objet de la masse de Saturne ou de Jupiter n'est présent dans le Système solaire à moins de 28.000 et 82.000 ua (0,44 et 1,30 année-lumière) respectivement.

Un candidat à confirmer

La découverte de dizaines de planètes naines et petits corps transneptuniens au cours des trente dernières années a conduit à la fois au reclassement de Pluton comme planète naine et au renouveau de l'hypothèse d'une planète lointaine encore inconnue. Rowan-Robinson a donc décidé de reprendre sa recherche dans les données d'Iras. En examinant les sources non identifiées dans trois catalogues Iras, il a pu en identifier certaines à des galaxies, à des sources galactiques ou encore à des cirrus (structures astronomiques filamentaires visibles en infrarouge).

Un seul candidat a réussi à passer les différents tests. Ce candidat serait à 225 ± 15 ua (environ 7,5 fois plus loin que Neptune) et aurait une masse entre 3 et 5 masses terrestres. Il se situe à une latitude écliptique très élevée et à une latitude galactique basse, ce qui peut expliquer pourquoi il n'a pas été trouvé dans les recherches précédentes. Des simulations dynamiques seront nécessaires pour déterminer si ce candidat est cohérent avec les éphémérides planétaires existantes et s'il peut expliquer le regroupement des orbites des objets transneptuniens extrêmes. Si c'est le cas, une recherche dans un anneau de rayon 2,5 à 4 degrés centré sur la position de 1983 aux longueurs d'onde visibles et proche infrarouge serait intéressante

Que ce candidat soit réel ou non, Iras aura dans tous les cas permis de contraindre la présence d'objets massifs lointains. En effet, le télescope avait la capacité de détecter une planète de 10 masses terrestres à 380-600 ua et de 20 masses terrestres à 690-1000 ua (la limite supérieure correspondant à une atmosphère planétaire étendue). À titre de comparaison, Uranus et Neptune ont respectivement des masses de 15 et 17 masses terrestres.

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