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Les islamistes se brisent sur la couronne marocaine

Avec la chute du Parti de la justice et du développement (PJD), les Frères musulmans essuient une nouvelle défaite montrant leurs mauvais résultats à l’épreuve du pouvoir. C’est le centre droit victorieux qui va devoir former un nouveau gouvernement.

Image d'illustration

Par : Antoine Colonna / V.A.

À trois jours du scrutin, le chef du Parti de la justice et du développement (PJD), le Premier ministre sortant Saad Eddine El Othmani, lançait ses dernières forces dans la campagne. Mais ce 5 septembre marquait sans doute sa sortie de trop dans les rues de Rabat dont il est pourtant l’élu. Rapidement, une foule hostile, mais non violente, se presse autour du candidat. Ses gardes du corps peinent à avancer, mettant plusieurs minutes avant de pouvoir l’exfiltrer. Portables brandis, les Marocains filment eux-mêmes leur opposition, aux cris de « Dégage ! », une première dans la vie politique du royaume.


Durant toute la campagne, marquée par l’absence de grands rassemblements électoraux pour cause d’épidémie de Covid, le parti au pouvoir marquait déjà des signes de faiblesse. Bien loin des scènes de liesse qui avaient marqué son accession aux affaires et le contrôle de plusieurs grandes villes, il y a neuf ans. Cette année, dans plusieurs communes, des habitants sont allés jusqu’à s’opposer à l’entrée dans leurs villes des militants du PJD venus y soutenir le Premier ministre. En plus de Rabat, les élus du PJD ont également été hués à Agadir, Casablanca, Fès ou encore Meknès, où ils tenaient pourtant les mairies.

En 2011, après le mouvement dit du “20 février”, le roi Mohammed VI avait dû trouver une solution pour contourner la vague des printemps arabes, largement instrumentalisée par la confrérie internationale des Frères musulmans. L’organisation avait réussi son coup dans de nombreux pays arabes, notamment en Égypte. Le monarque avait donc compris qu’il était nécessaire d’adapter sa politique. Une nouvelle Constitution avait été adoptée et les compétences du Parlement élargies. Mais l’essentiel, à savoir les pouvoirs régaliens, restait sous le contrôle du Palais. Le PJD, relié aux Frères musulmans et s’inspirant de l’AKP turc, dont le sigle signifie exactement la même chose que celui du PJD, accédait enfin au pouvoir. Une gageure pour le Maroc qui, à la différence de tous ses voisins d’Afrique du Nord, ne tomba jamais sous la coupe de l’Empire ottoman.

Avec lui, l’islam politique s’installait pour deux mandatures, dont la seconde commença par une crise politique. En 2017, le PJD avait mis cinq mois avant de réussir à former une coalition de gouvernement avec le Parti Authenticité et Modernité (PAM), une formation de centre gauche proche du Palais, créée en 2008 par Fouad Ali El Himma, un proche conseiller de Mohammed VI. Le PJD perdait au passage son chef historique Abdel-Ilah Benkirane, remplacé par le plus timide Saad Eddine El Othmani. D’autres formations dont le Rassemblement […]    [La suite est réservée aux abonnés.]



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