France

[France][bsummary]

Europe

[Europe][bsummary]

International

[International][bsummary]

SCI-TECH

[SCI-TECH][bigposts]

Faits divers

[Faits divers][twocolumns]
Suivez nous sur :

Bretagne (22) : Le mystérieux « village multiculturel », laboratoire de repeuplement

Dans un relatif silence médiatique, une association humanitaire organise la venue d’extra-européens au cœur de la Bretagne. Le projet “horizon” veut installer à Callac 70 familles de migrants. Enquête.

Image d'illustration

Callac est, depuis avril, le théâtre d’une entreprise inédite en Bretagne: repeupler la commune grâce à des migrants. Pour cerner les contours du plan prévu pour la commune armoricaine, il faut visiter le site internet du fond de dotation Merci . Les responsables de ce projet se disent persuadés que « la population migrante est une chance pour la France tant sur le plan humain qu’économique ». « Il fera renaître des métiers abandonnés, permettra potentiellement à une école de ne pas fermer ses portes et assurera le maintien de commerces et d’exploitation agricole dans la région », promet le site internet . En d’autres termes, le projet Horizon sera de mettre en place « un village multiculturel peuplé d’habitants réfugiés et non-réfugiés qui s’y installeront durablement ». Les auteurs ne peuvent être accusés de dissimuler leurs objectifs. Callac n’est pas appelé à être un cas isolé,« Arche de Noé des temps modernes, ce village pionnier a pour objectif de devenir un modèle duplicable », annoncent-ils..

En dépit d’un discours limpide, le projet s’installe dans un mutisme relatif, à l’exception de quelques articles louangeurs (Ouest-France, Le Télégramme et du site Breizh-info qui fut la seule voix discordante. « Ce qui caractérise le projet Horizon c’est le caractère opaque et flou des choses », observe Moulay Drissi, ex-candidat aux législatives sans étiquette. La réunion publique du 14 avril dernier se bornait à exposer les grandes lignes et le maire de Callac, Jean-Yves Rolland, assis aux côtés des frères Benoît et Thomas Cohen, les porteurs du projet Horizon, n’avait pas été des plus convaincants face aux questions des habitants. « Il n’y a aucune réponse aux interrogations légitimes des habitants : aucun élément sur les migrants, nous ne savons pas d’où ils viennent ! Ce sont tout de même 70 familles qu’il est prévu de faire venir au sein de Callac » s’interroge Moulay Drissi, porteur du collectif Redynamiser et préserver l’identité de Callac.

Le maire n’a pas perdu de temps pour prendre des engagements. Dès le lendemain, les trois administrateurs du projet et Jean-Yves Rolland signent une convention. « Cette validation-éclair, dans le dos de la population de Callac, est proprement scandaleuse », éructe Moulay Drissi. Une autre dimension du projet est problématique : le financement. Il proviendrait de trois sources différentes, à savoir : des fonds privés de la fondation COHEN, une subvention de l’Etat et un financement de la commune.

Le fond de donation Merci n’en est pas à sa première action. Cette structure humanitaire a déjà officié à Madagascar où elle a permis la construction d’écoles et la scolarisation de 3.500 enfants. En métropole, la fondation a contribué à la mise en place de la première ferme en agroécologie en Essonne. Cette structure est une affaire de famille. Marie-France accompagnée de ses fils Julien, Benoît et Thomas en assurent la direction.

Le projet Horizon se gargarise de trouver dans les futurs migrants la solution aux emplois vacants sur la commune. Le maire a annoncé qu’environ 70 emplois seraient proposés aux migrants. Le site Pôle emploi ne propose pourtant que dix-huit emplois sur la commune, actuellement. « On dénonce la désertification et à raison. Par contre, créer des emplois pour une population de migrants alors que nos jeunes quittent la région car ils ne trouvent pas de travail relève bien de l’idéologie imposée et non la soi-disant philanthropie de la famille Cohen », tempête Edwige Vinceleux, ex-candidate Reconquête aux élections législatives.

Collectif et contre-proposition

Des initiatives ont vu le jour pour empêcher ce projet de se réaliser. Dans les jours qui suivirent la réunion publique, une pétition fut lancée. Elle rassemble aujourd’hui quelque 3560 signataires. Le collectif Redynamiser et préserver l’identité de Callac, composé d’un ancien adjoint à l’urbanisme de Callac, Michel Riou, une ancienne institutrice, Danielle le Men et Moulay Drissi, candidat sans étiquette et ex-officier de l’armée de terre aux élections législatives à Guingamp. « Le collectif répond à une inquiétude de la population. Certains s’inquiètent de la perte de la valeur de l’immobilier, d’autres de la nature des personnes que l’on veut nous imposer, et ce sont autant des personnes de droite comme de gauche », présente Moulay Drissi.

Le groupe s’inquiète également de la venue des 38 enfants non-francophones dans l’école du village. Cette arrivée massive risquerait de bouleverser complètement le travail des enseignants. Dans une lettre ouverte, le collectif interpelle le maire de Callac « Comment pouvez-vous imposer aux Callacois un tel projet qui remet en cause l’identité de notre population et dont le financement est resté à ce jour non chiffré ? »,avant de poursuivre, Vous allez créer dans la Bretagne profonde, en Argoat, une communauté étrangère avec toutes les problématiques liées à ces regroupements. Vous allez déplacer les problèmes des grandes métropoles dans la campagne bretonne », interrogent-ils.

L’un des buts du collectif est l’instauration d’un référendum afin de pourvoir à un « minimum de démocratie » raille Moulay Drissi. Mais ce n’est pas tout, ce dernier pense à une contre-proposition, créer un centre d’accueil pour les femmes violentées sur le territoire français à Callac. L’ex-candidat aux législatives avait fait de la lutte contre la désertification médicale une priorité de sa précédente campagne. Le nom de ce projet : Aurore. Il s’agirait d’une « structure avec un suivi administratif, sanitaire, juridique, ainsi qu’une ouverture de classe pour les enfants. Nous aurons besoin de nouveaux médecins et infirmières », présente-t-il. Deux visions différentes pour redynamiser Callac. Un choix qui pourrait être acté par référendum auprès de ses habitants.

Le collectif fut reçu par le maire à Callac le 23 juillet. Il a par ailleurs un « manquement dans la communication » nous informe Moulay Drissi. Selon le maire, les migrants seraient intégrés « au compte-goutte ». Moulay Drissi nous le dit, l’idée d’un référendum ne semble « pas avoir eu d’écho chez le maire et son équipe ». La mairie n’a pas souhaité donner suite à nos demandes d’entretien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans les commentaires sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à 01topinfo.fr ®