« Wokisme de salon », « décolonialisme de bonne compagnie » : Pierre-André Taguieff se paye Pap Ndiaye
Pour le célèbre historien des idées, le nouveau ministre de l'Education nationale développe une pensée politique radicale, mais comme aseptisée.
Par : VA
Depuis sa nomination au ministère de l’Education nationale, Pap Ndiaye ne s’est pas fait que des amis. Pierre-André Taguieff, célèbre historien des idées connu pour sa croisade contre l’islamo-gauchiste, fait assurément partie de ceux qui ont le plus de critiques à adresser au nouveau ministre. Dans Le Figaro, il lui reproche particulièrement de véhiculer une version assagie de « l’antiracisme identitaire à l’américaine ».
Pap Ndiaye est notamment proche des positions défendues par Assa Traoré et son comité Adama, souligne Pierre-André Taguieff. Il est « un chantre de la « diversité », un dénonciateur des « violences policières » et un partisan de la discrimination positive à l’américaine », liste le chercheur, qui concède cependant que Pap Ndiaye se montre moins virulent que les militants dont il s’inspire. « Je partage la plupart de leurs causes, mais je n’approuve pas les discours moralisateurs ou sectaires de certains d’entre eux. Je me sens plus cool que « woke » », déclarait déjà le néo-ministre dans les colonnes du Monde en juin 2021.
Un conciliateur soucieux de sa carrière
Une modération qui fait dire à Pierre-André Taguieff que Pap Ndiaye « a inventé le décolonialisme de bonne compagnie, ainsi que le wokisme de salon », moins agressif que son pendant militant. « On trouve certes chez cet intellectuel engagé certaines nuances », explique ainsi le chercheur du CNRS, rappelant que Pap Ndiaye « dénonce, dans la société française, un « racisme structurel », et non pas, comme Rokhaya Diallo ou Assa Traoré, un « racisme d’Etat » ».
Dans le détail, liste Pierre-André Taguieff, la pensée décoloniale chère aux Traoré et consorts repose sur onze piliers, parmi lesquels : « tout est construction sociale et doit être déconstruit, décolonisé » ; « toutes les sociétés blanches sont racistes » ; « l’hégémonie blanche va de pair avec l’hétéropatriarcat » ; « tout nationalisme, y compris le patriotisme républicain à la française, est porteur de racisme » ; etc.
« On doit reconnaître que Pap Ndiaye ne coche pas toutes ces cases », admet le chercheur. Pour préserver « sa carrière universitaire », le néo-ministre « s’est efforcé de se fabriquer une image attrayante de conciliateur et de pacificateur (…) tout en donnant des gages aux militants décoloniaux ». Une ambiguïté qui fait craindre à Pierre-André Taguieff que Pap Ndiaye peine à « redonner son sens à l’école républicaine en se réclamant sans ambiguïté des valeurs universalistes, et en défendant le principe de laïcité et en réaffirmant l’autorité des professeurs ».
(SOURCE) : valeursactuelles.com
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