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Clientéliste, racialiste, anti-flic… portrait de la mafia Mélenchon

Le Palais-Bourbon s'apprête à accueillir dans ses rangs pléthore de députés au profil inquiétant, des féministes radicales aux racialistes en passant par des antispécistes. Tous rassemblés au sein d'une union qui ne devrait pas durer.

Image d'illustration

« Ce que Jean-Luc Mélenchon dit, c’est inacceptable. La gauche, ça n’a jamais été ni le populisme ni le complotisme. » Olivier Faure ne porte pas Jean-Luc Mélenchon dans son cœur. C’était du moins le cas en juin 2021. En avançant l’hypothèse d’un événement gravissime qui viendrait permettre « une fois de plus de montrer du doigt les musulmans » , le tribun insoumis venait alors de se mettre, une nouvelle fois, l’intégralité de la classe politique à dos. Sa spécialité. L’heure n’est alors pas à l’union. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste et partisan d’un nouvel accord avec les écologistes, refuse fermement toute entente avec La France insoumise. Ça tombe bien, Jean-Luc Mélenchon n’apprécie pas particulièrement Olivier Faure et le Parti socialiste, cet « astre mort en attente de l’implosion finale » qu’il a quitté en 2008 pour reconstruire un Parti de gauche sur le modèle allemand de Die Linke.

Quant à une potentielle “union de la gauche”, le chef de file des insoumis ne veut même pas en entendre parler. Il voit dans l’élection présidentielle un terrain de jeu à la hauteur de son ego et de son ambition, tous deux démesurés. En janvier, quand des militants de gauche poussent pour l’organisation d’une primaire populaire, Jean-Luc Mélenchon balaie l’hypothèse d’un revers de main : « Qu’on me laisse tranquille avec cette primaire ! Vous voulez qu’on mette nos idées à la poubelle pour s’unir ? » Il n’est pas le seul à voir d’un mauvais œil une alliance. Yannick Jadot, boosté par son score aux européennes de 2019, croit en sa bonne étoile. Le Parti socialiste, rasséréné par ses bons résultats aux régionales, pense toujours détenir le leadership. Les communistes, après deux élections présidentielles derrière Mélenchon, décident de faire confiance à Fabien Roussel. Les gauches se disputent, sur fond de désaccords bien réels. Ils sont pourtant tous du même bord. Roussel subit les foudres des gauchistes quand il défend les flics et dit aimer le bon vin, la bonne viande et le bon fromage. Il propose dans le même temps la retraite à 60 ans, la hausse du smic de 20 %, le rétablissement de l’ISF et même son triplement. Un droitard ?

En tête dans les sondages, Mélenchon encaisse les coups. Après l’invasion russe en Ukraine, la plupart tentent de le diaboliser. Il est l’homme à abattre. L’eurodéputé vert David Cormand affirme : « Jean Luc Mélenchon n’est pas notre adversaire, mais nous avons des divergences, comme sur la guerre en Ukraine. » L’un veut sortir de l’Otan, l’autre non. Une feuille de papier.

Anne Hidalgo, pas très inspirée, accuse le leader de La France insoumise d’être un « agent » qui a servi « les intérêts de Poutine » . Ce qu’il ne faut pas faire pour tenter d’exister…

Le 10 avril, l’insoumis échoue une nouvelle fois aux portes du second tour, à seulement 400 000 voix de la candidate RN. Avec les communistes, il coiffait Marine Le Pen au poteau. Tant pis. On croit un temps à une retraite du “Lider Maximo” vieillissant. Son discours de défaite se termine sur un « Faites mieux » adressé à la nouvelle génération insoumise. Une semaine de repos dans sa maison de campagne du Loiret, et voilà Jean-Luc Mélenchon qui rapplique à la télévision pour annoncer qu’il veut devenir Premier ministre. Le second tour n’a pas encore rendu son verdict, mais le troisième est déjà lancé. Du jamais-vu. Le slogan est tout trouvé. Il appelle l’ensemble des forces de gauche à s’unir et met sa rancœur de côté. Fumée blanche, tout le monde signe. Coup de génie.

La carpe et le lapin

Après des mois de bisbilles, Mélenchon et Faure se retrouvent. Cette fois, ils posent tout sourire devant le QG de la Nupes, près du canal Saint-Martin. Ils se prennent dans les bras. Jean-Luc va même jusqu’à proposer à Olivier de “boire un coup”. C’est beau, c’est émouvant, c’est la gauche unie devant des dizaines de journalistes venus immortaliser la mise en scène. Voilà la magie des victoires électorales : elles effacent, en apparence, les ressentiments personnels. Car, oui, la Nupes sort grande gagnante des élections législatives. On disait la gauche condamnée à de la figuration, elle est en passe de (re) devenir la première force d’opposition du pays.

Une seule et même gauche, vraiment ? Les inimitiés, les tensions, les divergences idéologiques entre les différentes chapelles constitutives de cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale demeurent importantes. Des désaccords d’autant plus profonds au vu du programme “commun” dévoilé par la coalition en marge des législatives. Hégémoniques à l’issue du scrutin élyséen, Jean-Luc Mélenchon et sa France insoumise se sont taillé la part du lion : VIe République, blocage des prix, mise en place du référendum d’initiative citoyenne… Il se dégage des 650 propositions un accent insoumis prononcé. Logique, Méluche a récolté 17 points de plus que Jadot, 19 de plus que Roussel et 20 de plus qu’Hidalgo.

Sauf que la machine nupésienne s’enraye. Les plus européistes des cadres socialistes ont bien du mal à justifier leur présence aux côtés d’élus LFI qui soutiennent une politique de “désobéissance” face à l’Union européenne. La plupart restent pourtant nuancés dans leurs critiques : le PS sait ce qu’il doit à la Nupes.

À gauche, c’est Nupes ou crève

Au second tour, les socialistes peuvent espérer conserver leur groupe parlementaire. Une situation inespérée à la sortie d’une présidentielle marquée par le score historiquement faible d’Anne Hidalgo. Le parti a pourtant été traversé par une vague de défections à la suite de l’accord signé avec les troupes de Jean-Luc Mélenchon. Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, a tenté d’allumer la flamme dissidente. En vain. Les derniers éléphants sociaux-démocrates refusent encore et toujours de céder aux sirènes de la Macronie. Ils tentent l’expérience en solitaire. Sans succès. Sur les 63 candidats dissidents socialistes présents face à la coalition, seulement 12 se sont qualifiés au second tour. Avec, à chaque fois, de très minces espoirs de victoire. À gauche, c’est Nupes ou crève.

Les communistes non plus ne marchent pas main dans la main avec les insoumis. Ian Brossat n’a pas hésité à affirmer son désaccord quant à une sortie du nucléaire, pourtant bien présente dans le programme commun. Pour Fabien Roussel, le nucléaire est le seul moyen de réduire drastiquement l’empreinte carbone du pays. Et tant pis pour les écologistes et insoumis qui pensent l’exact inverse. Le patron du PCF s’est même permis de reprendre Jean-Luc Mélenchon en personne sur les questions des “violences policières”, l’une des marottes insoumises. « Je ne ferai jamais d’amalgame en disant que la police tue » , recadre-t-il après les propos de l’insoumis, réaffirmant au passage l’indépendance et l’autonomie de chaque groupe une fois dans l’Hémicycle. L’idylle sera de courte durée. Il n’y aura pas de groupe Nupes à l’Assemblée nationale. Tous à gauche semblent l’accepter. « L’union de la gauche, c’est la vieille fantaisie des droitards, s’amuse un cadre socialiste. En réalité, cette union, on n ‘en parle plus le 20 juin au matin. » D’ailleurs, en coulisses, les oppositions sont bien réelles. « Hors de question de voter Nupes, je ne vais pas financer les bolcheviques, s’amuse un cadre parisien des Verts, dont la circonscription est occupée par un candidat insoumis. Je voterai pour le candidat de droite au premier, pour le candidat LFI au second. »

Une alliance de circonstance certes, mais qui n’en demeure pas moins inquiétante. Si la vague Nupes sera moindre ce dimanche 19 juin pour le second tour des législatives, plus d’une centaine de candidats siégeront sur les bancs de l’Assemblée nationale. La pire équipe de France. Ainsi, David Guiraud affirme que « la salafisation est en baisse » dans sa ville de Roubaix, où il a récolté près de 40 % au premier tour. Sur le sujet, le futur député en connaît un rayon. Le 5 février dernier, dans un train qui le ramenait à Paris – il siégeait en première classe, voiture 3 -, le jeune porte-parole de Mélenchon, emmitouflé dans une épaisse veste noire, visionnait des vidéos où l’on apercevait des sourates. Rien de mieux pour être élu : 69 % des musulmans de France ont voté Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Une stratégie qui ne fonctionne pas seulement à Roubaix. Dans les quartiers de la Goutte-d’Or et de La Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement parisien, l’indigéniste Danièle Obono a été réélue dès le premier tour avec 60,33 % des suffrages.

Indigénistes et compagnie

Outre les futurs députés racialistes et pro-burkini, les féministes radicales vont faire leur entrée à l’Assemblée nationale. Sandrine Rousseau rejoindra donc Clémentine Autain pour mener un duo de choc contre le harcèlement sexuel. Sauf si l’affaire concerne La France insoumise, comme l’a montré l’affaire Bouhafs, où les tentatives de dissimulation sont manifestes. Sur les bancs de la chambre basse pourront peut-être s’asseoir côte à côte Aymeric Caron et Nicolas Cadène. D’un côté, l’antispéciste le plus connu de France – le seul ? – dans la 18e circonscription de Paris. De l’autre, l’ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité et pro-corrida, dans la 6e circonscription du Gard. Ambiance. Puis la Nupes pourrait enfin offrir un siège de député à Raquel Garrido. L’avocate, qui affirmait que les propos d’Éric Zemmour devant le Bataclan empêchaient « la réconciliation avec les terroristes ». La même qui, en janvier 2020, assurait que si Jean-Michel Blanquer s’était opposé au port de la kippa lors des sorties scolaires, « il ne serait plus ministre » . Et on ne vous parle pas des candidats inconnus… Comme Léon Thébault, candidat Nupes dans la 1re circonscription de l’Aveyron, aperçu en train de sniffer de la poudre blanche. Il assure que c’était « un Doliprane réduit en poudre ». La Nupes regorge de surprises. La bonne nouvelle ? Jean-Luc Mélenchon ne sera ni Premier ministre ni député.

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