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M’jid El Guerrab, ex-député LREM, condamné à un an de prison ferme pour « violences volontaires ! »

Le député de la 9ème circonscription des Français de l’étranger M’jid El Guerrab (ex-LREM) a été condamné à trois ans de prison dont un ferme et deux ans d’inéligibilité, pour avoir asséné des coups de casque à son ex-collègue du PS Boris Faure en 2017. La peine sera aménagée en détention à domicile avec bracelet électronique, a précisé le tribunal.

Image d'illustration

Cinq après, le verdict est enfin tombé. M’jid El Guerrab, député de la 9e circonscription Français de l’étranger, ex-LREM, a écopé d’une peine de trois ans de prison dont un an ferme, et de deux ans d’inéligibilité, pour violences volontaires avec usage d’une arme à destination. Le député était jugé par le tribunal correctionnel de Paris après avoir asséné deux violents coups de casque de scooter sur le crâne du député PS Boris Faure dans le centre de Paris en août 2017, sur fond de querelle politique, lui occasionnant trente jours d’ITT et un passage en réanimation de trois jours, avec pronostic vital engagé en raison d’un traumatisme crânien et d’une hémorragie cérébrale. Comment en est-on arrivé à un tel déferlement de violence ? Rembobinons. L’inimitié entre Faure et El Guerrab a tout du classique en politique. Mai 2017. Boris Faure, premier secrétaire PS de la Fédération des Français de l’étranger, refuse, pour les législatives, d’investir M’jid El Guerrab dans la circonscription du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Il préfère faire confiance à Didier Le Bret, 54 ans, plus expérimenté pour ces joutes électorales à ses yeux. L’ex-socialiste vit ce choix comme une trahison. Candidat sans étiquette, El Guerrab est finalement largement élu député, avant de rejoindre LREM quelques semaines plus tard. Didier Le Bret arrive lui en quatrième position au premier tour. Une douce revanche pour le « banni ».

Parole contre parole

Trois mois plus tard, le 30 août 2017. Dans la moiteur et la touffeur de l’été parisien, Boris Faure aperçoit, par hasard, son ex-collègue M’jid El Guerrab, rue Broca, dans le Ve. Il traverse la rue pour le saluer amicalement. « Je veux le féliciter pour son élection. On peut avoir des différends et être démocrate », explique Boris Faure à la barre du tribunal correctionnel, le 8 avril, près de cinq ans après les faits. El Guerrab se montre lui beaucoup moins jovial. La rencontre, qui se voulait courtoise et cordiale, laisse rapidement place à une situation tendue, qui vire à l’altercation, selon les témoins. El Guerrab, qui rumine encore le coup de poignard de Faure survenu en mai, reproche à son ex-collègue de « ne pas avoir choisi la bonne personne » pour la circonscription. De son côté, Faure s’indigne que le député ait « fait jouer ses liens avec le roi du Maroc pour se faire élire ». Puis l’accuse d’être un « sale communautariste de merde », selon certains témoins de la scène. Une insulte que l’intéressé se défend d’avoir prononcée. « J’ai pu dire « communautariste, mais certainement pas ‘’de merde’’ », se justifie-t-il à la barre. C’est déjà l’offense de trop pour El Guerrab : son sang ne fait qu’un tour. « Je me suis senti tiré vers le bas. Comme si on me disait : “de toute façon, on ne te considèrera jamais comme un vrai député.” »

Les versions divergent à propos de la suite des événements. Faure plaide un « geste d’apaisement » symbolisé par « une main sur son avant-bras ». El Guerrab soutient qu’on lui a « agrippé le poignet » et qu’il a « répondu avec ce qu’il a dans la main de manière disproportionnée ». Un scénario loin de convaincre la présidente de la 10ème chambre correctionnelle. « Boris Faure vous a lâché la main, puisque vous changez votre casque de main avant de porter les coups. » La suite laisse place à moins de débats : El Guerrab « explose » — ce sont ses termes — et assène alors deux violents coups de casque à son interlocuteur, images de vidéosurveillance à l’appui. Comment justifier l’injustifiable ? « On a eu une altercation j’ai répondu de manière absurde, débile. J’en ai conscience mais je n’aurais pas fait ça si je n’avais pas été attrapé par le poignet. » Un mea culpa bien mince au regard des séquelles de sa victime : 30 jours d’ITT, un traumatisme crânien, une hémorragie cérébrale, trois jours de réanimation et… une vie politique brisée. « Ma vie familiale a fortement été perturbée. J’ai deux enfants, qui ont imaginé leur père mourir. Le plus jeune a été extrêmement perturbé par ce climat de morbidité. Ma vie politique s’est arrêtée après l’agression, puisque je n’ai plus aucune responsabilité politique à ce jour », confie, ému, Boris Faure à la barre. Cinq après l’agression, Faure présente toujours des stigmates de la violente attaque, matérialisés par une large cicatrice de quinze centimètres sur le crâne. De son côté, M’jid El Guerrab, bien que « lâché » par LREM, exerce toujours son mandat de député de la 9ème circonscription des Français de l’étranger.

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