France

[France][bsummary]

Europe

[Europe][bsummary]

International

[International][bsummary]

SCI-TECH

[SCI-TECH][bigposts]

Faits divers

[Faits divers][twocolumns]
Suivez nous sur :

[VIDEO 🔴] Méditerranée : les garde-côtes libyens tirent sur une embarcation de migrants, un mort et trois blessés

Un migrant est mort dans la nuit de vendredi à samedi en Méditerranée après avoir été visé par des tirs des garde-côtes libyens. Trois autres ont été blessés. L’embarcation dans laquelle ils se trouvaient essayait d’échapper aux autorités libyennes qui tentaient de les intercepter pour les ramener dans le pays.

Image d'illustration

Dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 février, les garde-côtes libyens ont tiré à balles réelles sur une embarcation composée d’environ 80 migrants, dont des femmes et des enfants. Les exilés tentaient d’éviter une interception en mer, synonyme d’un renvoi en Libye.

Pour empêcher leur course vers l’Europe, les autorités ont fait usage de leurs armes, tuant une personne et en blessant au moins trois autres, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), qui "condamne dans les termes les plus forts l’usage excessif de la force par l’appareil libyen de soutien à la stabilisation", à savoir les garde-côtes. L’agence onusienne réclame l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cet "incident" et sanctionner les responsables.

De leur côté, les autorités libyennes nient en bloc les faits, et qualifient les déclarations de l’OIM d’"absurdes". "L’organisation a faussement accusé le service de soutien à la stabilisation (…). Nous les invitons à enquêter auprès de leurs sources pour rétablir la vérité", peut-on lire sur la page Facebook de l’agence de soutien à la stabilisation, rattachée au Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM selon l’acronyme anglais).

L'ONU, contactée par InfoMigrants, n'a pas changé de version. "Nous sommes confiants dans l’exactitude de ces informations et condamnons les violences répétées contre les migrants dans le pays", a rétorqué Safa Msehli, porte-parole de l’OIM.

Des méthodes courantes

Ce n’est pas la première fois que les forces libyennes font usage de leurs armes face aux exilés en mer. Des pêcheurs présents dans la zone, notamment au large de la Tunisie, ont affirmé à InfoMigrants que les tirs des Libyens étaient monnaie courante envers les frêles embarcations.

Le mois dernier, le navire humanitaire Louise Michel avait été témoin de coups de feu tirés par les Libyens sur un migrant qui tentait de leur échapper en sautant à l’eau. Le bateau n’a pas retrouvé l’homme visé par les tirs.

En juillet 2021, les autorités libyennes avaient aussi fait usage de leurs armes au large de Lampedusa. La scène, filmée par l’ONG Sea-Watch depuis son avion de surveillance Seabird, montrait un bateau libyen s’approcher tout près d’une embarcation en bois, et tirer dans l’eau à balles réelles.

Des interceptions de "type commando"

Selon les Pilotes volontaires, qui patrouillent au-dessus de la Méditerranée centrale, les manœuvres des Libyens pour intercepter les canots de migrants en mer sont de plus en plus agressives. "Ces derniers temps, on assiste à des opérations de type commando", signale à InfoMigrants José Benavente, fondateur de l’ONG. Désormais, les garde-côtes sautent à bord des embarcations pour en prendre le contrôle et forcer les migrants à s'arrêter.

Ce procédé dangereux, qui déstabilise les bateaux de fortune, a été documenté samedi 19 février par les Pilotes volontaires. Lors de cette interception, cinq personnes sont tombées à l’eau. Elles ont finalement été récupérées par les Libyens et transportées sur leur navire.



Malgré les critiques répétées, l’Italie, avec le soutien de l’Union européenne (UE), continue de former les garde-côtes libyens et de leur fournir des équipements. Au total, en quatre ans, 32,6 millions d’euros ont été alloués à Tripoli pour bloquer les flux migratoires vers l’Europe, d’après l’ONG Oxfam.

Dans un rapport confidentiel que s'est procuré l'agence AP, l’UE a reconnu en janvier que les forces libyennes avaient eu recours à un "usage excessif de la force" envers les migrants et que certaines opérations en Méditerranée avaient été menées à l’encontre de la règlementation internationale. Sans pour autant interrompre leur aide financière et matérielle.

L’OIM a une nouvelle fois rappelé lundi que la Libye ne pouvait être considérée comme un port sûr de débarquement "tant que la sécurité, la protection et les normes fondamentales des droits de l’Homme ne sont pas assurées". "Même ceux qui débarquent en toute sécurité font souvent l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires", a assuré l'organisation. Les migrants renvoyés en Libye sont jetés dans les prisons du pays, où ils risquent des violences physiques et sexuelles, des extorsions, des travaux forcés ou encore des privations de nourriture.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans les commentaires sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à 01topinfo.fr ®