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Nantes (44) : Face à l'insécurité, les professionnels de la nuit se forment au self-défense

A Nantes, les commerçants du centre-ville font face à l’insécurité et ont décidé de se former au self-défense

Image d'illustration

L’ESSENTIEL

  1. Depuis quelques années, l’insécurité est un sujet récurrent à Nantes.
  2. Face à ce phénomène, les commerçants du centre-ville se serrent les coudes et ont créé l’association S2N.
  3. Cette association propose actuellement des initiations au self-défense, à destination des professionnels de la nuit.

Ambiance studieuse au Petit Marais, bar du centre-ville de Nantes. Sur l’habituelle piste de danse, Anthony répète ses conseils : « L’idée n’est pas de taper fort. Si tu me mets une gifle ici, cela suffit », explique-t-il à l’assemblée. Autour de ce formateur au self-défense, une douzaine de professionnels de la nuit, la plupart serveurs ou barmen. Sur les douze stagiaires présents à cette formation, neuf ont déjà été agressés verbalement ou physiquement. Sur leur lieu de travail, mais aussi, lorsqu’ils rentrent chez eux la nuit. « La mise en place de cette formation est partie d’une demande des commerçants », explique Guillaume Toutin, président de l’association S2N (Sécurité Nocturne Nantes), qui a mis en place ces sessions de formation au self-défense.

L’association est née il y a deux ans pour œuvrer contre l’insécurité à Nantes et interpeller les autorités locales au sujet des incivilités et des agressions qui se multiplient en ville depuis quelques années. Aujourd’hui, 830 professionnels nantais en font partie et s’alertent sur les réseaux sociaux en cas de danger : pickpockets, agressions… « Quand tu débauches à 3 h du matin, tu n’as pas envie de te faire agresser. Le but de cette formation, c’est de savoir sortir d’une situation tendue avec des gestes simples. » La demande est telle que l’association a dû refuser des personnes depuis le lancement des inscriptions.

« Je suis constamment sur mes gardes »

Parmi les professionnels de la nuit présents ce jour-là, Nedjma écoute les conseils d’Anthony, l’instructeur. La responsable du Petit Marais, situé rue Kervégan, n’avait aucune connaissance dans le domaine du self-défense. Et pourtant, le besoin est là, selon elle. « Je ne connaissais pas cette insécurité avant d’arriver à Nantes » il y a quelques années. « Je me suis fait agresser trois fois en huit mois. Je n’avais jamais eu peur en rentrant de mon travail. Maintenant, je suis constamment sur mes gardes », raconte-t-elle. Elle repense notamment à une nuit où un homme a commencé à la prendre par le bras alors qu’elle avait refusé de lui donner une cigarette. « Lorsqu’il m’a pris le poignet, j’étais tétanisée. Aujourd’hui, j’ai appris comment me dégager. » Un scénario qui peut aussi arriver « avec des clients violents ».

Cette initiation aux gestes de défense, la jeune femme l’attendait depuis longtemps. « La situation dans le centre-ville la nuit ne s’arrange pas. C’est de pire en pire », décrit-elle. « Mais j’aime mon travail et je n’ai pas envie de fuir ». Tout comme Adrien, serveur en restaurant depuis peu, et qui craint parfois pour sa sécurité lorsqu’il quitte son travail le soir. « J’avais besoin d’avoir moins peur. On apprend des gestes tout bêtes, qui ne visent pas à blesser la personne en face. Ce sont des clés pour trouver un moyen de s’extirper. C’est rassurant. »

« On n’est pas des combattants ! »

Pour Anthony, qui intervient bénévolement, l’objectif principal est d’inverser la tendance. « Il faut faire comprendre à l’agresseur que l’inversion psychologique est possible. » Pour cela, les mouvements utiles sont décryptés. « Ce n’est pas parce qu’on fait 1,90 m et 130 kg qu’on est plus fort. Sans oublier non plus que l’idée, c’est de pouvoir se dégager pour ensuite se réfugier. On n’est pas des combattants ! »

Il explique aussi aux commerçants les manières de se comporter dans une situation tendue : prendre du recul ou adapter son discours à son interlocuteur peuvent être des leviers pour déverrouiller une situation de conflit. « Il ne faut pas non plus hésiter à crier pour alerter du monde, si cela se passe dans la rue », précise ce professionnel de la sécurité, qui a travaillé vingt ans dans le monde de la nuit. Pour lui, « la montée de l’insécurité est flagrante à Nantes ». D'autres sessions de formation aux gestes de défense à l'intention des commerçants sont prévues ces prochaines semaines

De son côté, la mairie de Nantes renforce ses effectifs de police municipale, allonge les horaires de présence et va installer 60 caméras supplémentaires. L'Etat a également recruté une quarantaine de nouveaux policiers nationaux.


(SOURCE) : 20minutes.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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