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Carlos Tavares : avec la voiture électrique, « la brutalité du changement crée un risque social »

Un an après la fusion de PSA et Fiat Chrysler, le patron du constructeur aux 14 marques accorde une interview à quatre médias européens. Il exprime ses réserves sur la stratégie européenne de décarbonation du secteur. « Avec Stellantis, nous sommes tous tenus de monter d'un cran, moi le premier, et de grandir à la hauteur du changement de dimension de l'entreprise », explique-t-il aussi.

Image d'illustration

Dans une interview publiée dans Les Echos et dans des journaux étrangers, le dirigeant de Stellantis - Chrysler, Citroën, Fiat Automobiles... - met en garde : le passage à la voiture électrique est un risque social majeur en Europe.

À partir de 2035, Bruxelles veut interdire la vente de voitures à essence et diesel et l’alternative est le véhicule électrique, plus propre mais aussi jusqu’à 50% plus cher. De fait, dans une Europe où l’inflation sévit : "Nous risquons de perdre les classes moyennes qui ne pourront plus acheter de voiture" prédit Carlos Tavares. En France, cette menace rappelle la crise des "gilets jaunes" déclenchée, en partie par une hausse de la fiscalité sur les carburants, alors que l’objectif du gouvernement était bien d’inciter les Français à être plus écolos. On parlait déjà du difficile, voire de l’impossible arbitrage, pour les plus modestes, entre la fin du mois... et la fin du monde.

Le virage au tout électrique va entraîner des suppressions d’emplois : pour fabriquer une voiture électrique, il faut trois fois moins de personnes que pour une voiture à essence. Selon une étude de décembre dernier de la plateforme PFA qui réunit les constructeurs : rien qu’en France, il faut s’attendre à la disparition de 40 000 emplois car les nouveaux emplois créés, notamment dans les usines de batteries nécessaires pour faire rouler ces véhicules, ne permettront pas de compenser ces pertes.

Les batteries sont fabriqués à partir de métaux qui viennent de loin

Ce changement n’est pas neutre pour l’environnement, souligne Carlos Tavares. C’est tout le paradoxe. Selon lui, "Le véhicule électrique doit rouler 70 000 kilomètres pour compenser la mauvaise empreinte carbone de fabrication de la batterie." Carlos Tavares fait référence au fait que les batteries électriques ne sont pas totalement écologiques dans la mesure où elles sont produites à partir de métaux rares, comme le lithium, le cobalt que l’on trouve dans les pays émergents, des métaux qu’il faut faire venir de loin.

La solution de Carlos Tavares serait de ralentir le rythme de la transition, sous-entendu décaler l’interdiction de l’essence et du diesel après 2035. Il demande : "Ne vaut-il pas mieux faire rouler des voitures hybrides thermiques très performantes qui restent abordables et qui apportent un bénéfice carbone immédiat ?"

Une question qui, dans la bouche de Carlos Tavarès, vaut suggestion. Ne nous y trompons pas, le patron fait du lobbying auprès des dirigeants européens. Stellantis est moins avancée, par exemple, que son concurrent Renault dans l’électrique mais les inquiétudes qu’il soulève n’en restent pas moins intéressantes.

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