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Covid-19 : Pourquoi le nouveau variant sud-africain B.1.1.529 inquiète-t-il le monde ?

Potentiellement plus contagieux et diminuant peut-être l’efficacité vaccinale, le nouveau variant B.1.1.529 fait souffler un vent de panique partout dans le monde

Image d'illustration

L’ESSENTIEL

  1. Un nouveau variant, séquencé en Afrique du Sud et rendu public jeudi, fait craindre le pire aux autorités sanitaires mondiales.
  2. Doté d’un nombre de mutations très important, potentiellement plus contagieux que Delta, le variant a de quoi nourrir les inquiétudes.
  3. Ont fait le point sur les informations à disposition.

Jeudi, les scientifiques sud-africains ont rendu publique la découverte d’un nouveau variant du coronavirus, le B.1.1.529 – ou « Nu » selon la nouvelle classification. Une annonce qui a entraîné un début de panique à l’échelle mondiale, en raison du nombre extrêmement élevé de mutations de ce variant, mais aussi de sa vitesse de propagation.

Il pourrait être le premier variant connu du coronavirus à s’imposer devant le Delta en population, autrement dit à se transmettre encore plus vite que lui. Jusque-là, Delta était le variant le plus contagieux : 60 % plus contagieux que le variant Alpha, lui-même 50 à 74 % plus transmissible que la souche originelle.

Face à ces nouvelles inquiétantes, de nombreux pays, dont la France, ont fermé leurs frontières à l’Afrique australe (l’Afrique du Sud ainsi que les pays voisins). Un vent de panique justifié ? 20 Minutes fait le point.

Qu’est-ce que l’on sait sur le variant B.1.1.529 ?

Selon les scientifiques, le variant B.1.1.529 présente au moins 10 mutations, contre seulement 2 pour le Delta. Mais ce sont surtout les séquençages sud-africains qui inquiètent. Selon eux, le variant représenterait déjà 75 % des nouveaux cas du pays. Un tel pourcentage, s’il est confirmé, signifierait qu’il prend l’ascendant sur Delta – un fait jusque-là jamais observé dans le monde –, et qu’il serait donc potentiellement encore plus contagieux.

Le séquençage n’est pas une science toujours exacte : il est la lecture d’un échantillon de population à un instant T, et peut être d’autant plus biaisé s’il se fait par inadvertance dans un cluster local. A cela s’ajoute que l’incidence en Afrique du Sud est faible, 30 fois moins de cas qu’en France pour une population moins nombreuse : un nouveau variant peut plus vite donner l’impression de s’imposer.

Ces doutes ne doivent pas empêcher une crainte légitime : « La première apparition du variant date de fin septembre, on a déjà un petit bout de temps et du recul. Les scientifiques sud-africains auraient d’ailleurs pu sonner l’alerte dès fin octobre, au vu des remontées de séquençage », souligne auprès de 20 Minutes le chercheur en immuno-oncologie Eric Billy.

Ce variant réduit-il la protection vaccinale ?

S’il semble plus contagieux que le variant Delta, B.1.1.529 inquiète également en raison de son grand nombre de mutations, qui pourrait – et on insiste sur le conditionnel – diminuer l’efficacité de la protection vaccinale. De la même manière, on ignore encore si ce variant entraîne plus de formes graves ou une plus grande mortalité, là aussi une hypothèse en raison de son large panel de mutation.

« S’il s’avère qu’il diminue beaucoup l’efficacité vaccinale, on pourrait même devoir refaire de nouveaux vaccins spécialement pour ce variant », s’inquiète Eric Billy. Rappelons néanmoins que même dans le pire scénario où B.1.1.529 réduit la protection vaccinale, celle-ci ne devrait pas être complètement nulle pour autant. Autrement dit, il sera toujours plus avantageux d’être vacciné que ne pas l’être : « Il est peu probable que toute l’efficacité des anticorps neutralisants soit perdue même dans la pire des hypothèses. Le vaccin restera en partie utile », rappelle le chercheur. « Il est fort probable que les expériences d’évaluation à l’échappement immunitaire seront effectuées rapidement dans les semaines à venir », note-t-il, ce qui devrait permettre d’en savoir plus sur l’efficacité vaccinale.

Ce scénario était-il prévisible ?

Hélas, oui. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) alerte depuis longtemps sur la faible vaccination des pays pauvres, potentiels nids à variants, et demande que les pays occidentaux fassent de la vaccination mondiale une priorité. En Afrique du Sud, 24 % de la population seulement a reçu deux doses de vaccin (contre 75 % en France par exemple). Moins la population est vaccinée, plus le virus circule, plus il a de chance de muter.

De plus, le pays compte l’une des populations les plus touchées par le VIH au monde, avec plus de 15 % des habitants concernés. Or, « une petite part de la population sud-africaine à cause du VIH non-traité est immunodéprimée. Quand elles sont infectées par le Covid-19, ces personnes deviennent un bioréacteur qui permet au virus de sélectionner des mutations pouvant engendrer un échappement immunitaire », soulève Eric Billy.

Que peut faire la France ?

A chaque fois qu’un variant plus contagieux que le précédent a émergé dans un pays, la France a fini par l’avoir aussi, que ce soit Alpha ou Delta. Le pays vient déjà de fermer ses frontières aux vols en provenance de plusieurs pays d’Afrique australe, mais devrait, selon Eric Billy, étendre la restriction à tout le continent, au vu de la probable circulation du variant. 25 % des séquençages en Afrique contiennent le variant Nu, même si ce chiffre est très probablement biaisé, car l’Afrique du Sud séquence beaucoup plus que les autres nations du continent.

Déjà trop tard ? Le variant Nu a été détecté en Israël, à Hong-Kong mais aussi ce vendredi en Belgique. Selon le spécialiste, la France devrait elle aussi recommencer à séquencer massivement afin de détecter au plus vite ce variant sur son territoire.


(SOURCE) : 20minutes.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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