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La baguette de pain bientôt à un euro ? Pourquoi les boulangers sont inquiets

Après des récoltes jugées insuffisantes, la flambée des prix de l'énergie ou la diminution des stocks de papier et de blé dur, le prix du pain pourrait évoluer à l'avenir.

Image d'illustration

Par : Alexandra Segond

« Et voilà votre baguette, et n’oubliez pas votre monnaie » : cette phrase va-t-elle se faire de plus en plus rare ? Depuis des mois, les stocks de blé diminuent dans le monde et les cours de la matière première explosent. Au point que les professionnels s’inquiètent maintenant d’une hausse des prix des produits à base de farine, comme les pâtes alimentaires ou le pain.

Dans la Sarthe, certaines boulangeries affichent déjà cinq centimes de plus sur le prix de leurs baguettes. Et la situation pourrait se généraliser au reste de la France dans les prochaines semaines.

Pas de prix fixe national

Une baguette à un euro, ce n’est pas non plus inédit, explique à actu.fr Dominique Anract, président de la Confédération nationale des boulangers-pâtissiers. La baguette « normale » oscille autour de « 0,89 ou 0,90 centimes au niveau national », mais il arrive qu’elle atteigne un euro dans certains endroits, « notamment en région parisienne », souligne-t-il.

« Sans compter les baguettes "tradition", qui vont déjà au-delà de l'euro. »

Dominique Anract

Président de la Confédération nationale des boulangers-pâtissiers

Pas de prix imposé pour notre célèbre baguette, donc, puisque chaque boulangerie se garde le droit de définir le prix de vente de ses produits. En dehors du blé, tout dépend du nombre de salariés, de la consommation énergétique, du choix de l’emballage « simple ou chic », poursuit Dominique Anract.

« En général à la rentrée, on réfléchit sur l'évolution ou non des tarifs en fonction de l'année précédente. Mais là, vu le contexte, les boulangers répercutent les prix en espérant que ceux de la farine redescendent. »

Dominique Anract

Une réflexion d’autant plus appuyée pour la baguette, ce produit-phare qui représente 70% des ventes d’une boulangerie.

Des récoltes insuffisantes

À l’origine de cette pénurie du blé, les mauvaises conditions météorologiques, en France et dans le monde.

Dans un communiqué commun daté du 16 août 2021, le Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires en France et le Comité français de la semoulerie industrielle relevaient ainsi « une sécheresse sans précédent au Canada », plus gros producteur de blé dur. De quoi affecter violemment les récoltes du pays, qui représente à lui seul les deux-tiers du commerce mondial de blé dur.

« Des pluies beaucoup trop abondantes » ont également été observées en Europe, rendant difficiles les moissons et entraînant une récolte jugée insuffisante : « 7,3 millions de tonnes pour un besoin de 9,5 millions de tonnes », chiffrent les deux professionnels du secteur.

Ajoutés à un « stock historiquement bas » de blé, les prix ont explosé en conséquence, avec une hausse de 30% cette année. De quoi donner des sueurs froids aux boulangers, dont la farine est la première dépense et représente « 20 à 25 % du prix de la baguette », selon Raoul Maeder, un artisan boulanger interrogé en août dernier par LCI.

Explosion des prix de l’énergie

C’était sans compter l’évolution des prix de l’énergie. Après une forte hausse de 10% au 1er juillet, de 5% en août et de 8,7% en septembre, les tarifs réglementés du gaz ont connu une nouvelle évolution le 1er octobre 2021 : +12,6% TTC, soit la hausse la plus importante depuis le début de l’année. 

Du côté de l’électricité, les Français doivent s’attendre à +15% sur leur facture d’électricité ce mois de novembre. Mais, problème : les boulangers utilisent quotidiennement des fours à pain, qui fonctionnent pendant plusieurs heures et sont particulièrement gourmands en énergie (gaz ou électricité).

Pénurie de papier

Enfin, autre dépense à prendre en compte : les produits d’emballage. La crise du Covid-19 et son coup d’arrêt sur les transports et plus largement sur l’économie mondiale ont fait souffrir le secteur de la fabrication du papier.

Moins d’arbres abattus, des usines qui ont tourné au ralenti, et donc moins de papier produit, explique à La Voix du Nord Laurent Ollivon, chargé de la fabrication de la revue La Déferlante : « Le marché de la pâte [de papier], c’est entre 6 et 7 millions de tonnes produites par an. On estime que pendant la crise sanitaire, 1,5 million de tonnes n’ont pas pu être produites.« 

« La cerise sur le gâteau »

Y-a-t-il un moyen d’éviter cette évolution des prix ? « On ne fait pas cette hausse de bon cœur », confie Dominique Anract, mais derrière une baguette, il y a un boulanger qui est debout à deux heures du matin, qui a un savoir-faire. »

« Les prix restent raisonnables. Le boulanger se fait environ 6 ou 8 centimes par baguette. »

Dominique Anract

Le président de la Confédération nationale des boulangers-pâtissiers dit toutefois comprendre l’agacement des clients : « ce n’est pas tant le prix du pain, c’est un tout. Vous devez payer plus cher votre essence, votre facture d’énergie augmente, vous allez acheter du pain et là on vous dit que c’est plus cher – de quelques centimes, certes. C’est la cerise sur le gâteau. »


(SOURCE) : actu.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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