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Consommation : Faut-il s’attendre à une hausse des prix dans les supermarchés ces prochains mois ?

Les négociations entre industriels et distributeurs pourraient conduire à une augmentation sur certains produits

Image d'illustration

Par : Nicolas Raffin

L’ESSENTIEL

  1. L’augmentation du prix de certaines matières premières pourrait entraîner des augmentations de prix dans les supermarchés.
  2. Cette question sera au cœur des négociations commerciales, qui s’ouvrent ce mois-ci.
  3. Reste que depuis plusieurs années, les prix des produits de grande consommation augmentent moins vite que l’inflation.

Le prix du poulet, du porc ou encore du lait va-t-il augmenter à terme dans les grandes surfaces ? C’est tout l’enjeu des négociations commerciales qui vont démarrer ce mois-ci. Elles réunissent producteurs, industriels de l’agroalimentaire (qui fabriquent les plats préparés, les pâtes…) et distributeurs (Leclerc, Auchan, Carrefour…) et servent à définir les prix qui seront pratiqués en 2022 dans les rayons.

Comme chaque année, chacun va essayer de tirer son épingle du jeu : les « vendeurs » (agriculteurs et industriels) cherchent évidemment à tirer les prix vers le haut, quand les « acheteurs » (la grande distribution) souhaitent le contraire. Traditionnellement, les acheteurs parviennent à maîtriser leurs coûts : l’augmentation des prix dans la grande distribution n’a jamais dépassé 2 % depuis 2012. Ils ont même baissé entre 2014 et 2016. Mais aujourd’hui, plusieurs éléments pourraient faire pencher la balance du côté des vendeurs.

Des augmentations déjà réelles

« Il y a une réalité qui s’impose à tout le monde, reconnaît Thierry Desouches, porte-parole de Système U. Certaines matières agricoles (comme le blé) ont augmenté ; le tarif des emballages métalliques, cartons, papier, également. Le prix de l’énergie a augmenté, celui du transport aussi. Les hausses de coûts sont réelles ». Selon le syndicat des fabricants d’aliments pour l’élevage Snia, le panier moyen des matières premières destinées à l’alimentation des porcs, ruminants et volailles a ainsi gonflé de plus de 30 % en un an.

La grande distribution peut d’autant moins ignorer ce constat qu’elle a déjà pratiqué des hausses de prix pour ses « marques de distributeur ». Il s’agit de marques gérées directement par les enseignes (« Pouce » pour Auchan, Marque Repère pour Leclerc, par exemple), sur lesquelles elles ne négocient pas avec l’agroalimentaire. « Certaines pâtes, huiles, conserves de tomates de marque distributeur coûtent un peu plus cher », constate ainsi Emily Mayer, spécialiste de la grande consommation dans la société d’analyse IRI.

Une nouvelle loi à venir

A cette hausse des coûts va s’ajouter un autre élément, celui de la loi. Députés et sénateurs sont en effet parvenus la semaine dernière à un accord sur le texte dit « Egalim 2 ». Il vise à renforcer la première loi « Egalim », qui devait notamment amener des rémunérations plus élevées aux producteurs, mais qui a largement échouée.

La nouvelle proposition de loi prévoit de généraliser les contrats écrits entre l’agriculteur et l’entreprise qui va transformer ses produits, sur trois ans minimum, en tenant compte des coûts de production. Et lorsque l’industriel ira négocier avec le distributeur, la part du prix correspondant au coût des matières premières agricoles sera rendue « non négociable ». Autrement dit, toute hausse du blé, du lait ou d’un autre produit agricole devra se traduire dans les prix pratiqués tout au long de la chaîne.

Le piège du pouvoir d’achat

Les spécialistes interrogés par 20 Minutes en conviennent donc tous : au vu des différents éléments évoqués précédemment, les prix dans les rayons devraient augmenter en 2022. Et logiquement, la thématique du pouvoir d’achat, politiquement inflammable, risque alors de ressurgir, avec la petite musique bien connue : « tout augmente ». Sauf que tout n’est pas si simple.

« Pour l’instant, les prix des produits du quotidien sont en baisse par rapport à l’année dernière », rappelle Emily Mayer. Autrement dit, les Français dont les revenus n’ont pas baissé ont vu leur pouvoir d’achat s’accroître dans ce domaine. Par ailleurs, poursuit la spécialiste de la grande distribution, « depuis une quinzaine d’années, l’indice des prix à la consommation [IPC, qui détermine l’inflation] a augmenté environ trois fois plus vite que l’indice des prix de grande consommation [PGC] ». Autrement dit, faire ses courses est devenu de moins en moins cher.

Rendez-vous l’année prochaine

« L’alimentaire est une question sensible parce que c’est un achat régulier. Vous devez sortir votre carte ou votre porte-monnaie pour payer, donc vous allez faire plus attention qu’un abonnement automatique, explique Thierry Desouches. Mais les augmentations dont on parle seront de l’ordre de quelques centimes ou dizaines de centimes. »

« Les hausses seront raisonnables, abonde Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries alimentaires [Ania]. Par exemple, le camembert qui coûtait 1,50 euro va passer à 1,55 euro. Nous avons la chance de travailler sur des produits qui ont des valeurs relativement faibles. » Pour râler sur le pouvoir d’achat en 2022, il faudra donc plutôt se tourner vers sa facture de gaz ou d’électricité.


(SOURCE) : 20minutes.fr LIRE L'ARTICLE COMPLET



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