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A Rouen, les militants normands de Génération Z prêts « à porter Eric Zemmour jusqu’à l’Elysée »

Vendredi 1er octobre, plusieurs dizaines de jeunes militants normands de Génération Zemmour se réunissaient à Rouen avec leur président Stanislas Rigault sous l'œil bienveillant des cadres régionaux des Amis d’Eric Zemmour. Qui sont ces jeunes gens ultra-motivés aux profils divers et variés ? Qu’attendent-ils de leur candidat, pas encore candidat ?

Image d'illustration

Par : Luc Jardie / V.A.

« C’est officiel, nous sommes désormais plus de 3000 militants à Génération Zemmour ! » Acclamé par une cinquantaine de jeunes du groupe, Stanislas Rigault fait le point sur les effectifs et les derniers sondages (Eric Zemmour est donné à 15 % ce soir-là). Devenu une figure incontournable des plateaux télé, celui de Cyril Hanouna en particulier, Stanislas fait quelques confidences sur les journalistes et chroniqueurs qu’il croise au quotidien et qui, en « off », commencent à s’inquiéter de la dynamique zemmourienne et à se dire que « Zemmour président, ce n’est pas impossible ». Le leader de Génération Z confirme à ses troupes qu’un « mouvement incroyable est en train de naître » et salue le travail de fourmi des sections régionales et départementales : « Ce qu’on peut faire à l’échelle nationale, on le fait d’abord grâce à l’échelle locale. »

L’échelle locale est représentée, entre autres, par Raphaël Delaplanche, responsable de Génération Z Normandie. Ce dernier se félicite du retour « du vrai militantisme de terrain, comme dans les années 80 et 90 » et des 300 militants recensés dans la région, mais ne s’en contente pas. Il encourage son audience à pousser les « militants inactifs », ces Normands favorables aux idées d’Eric Zemmour mais qui ne sont pas encore passés à l’action, à se lancer dans le grand bain : « Imaginez la force de frappe qu’on aurait si chacun d’entre vous arrivait à convaincre ne serait-ce qu’une personne d’aller au moins coller des affiches. »

« Force de frappe » ? Le vocabulaire martial peut surprendre mais Raphaël persiste et signe : « Génération Z, c’est une force de frappe prête depuis longtemps, prête pour la présidentielle. » Qui compose cette « force de frappe » ? Si Franck Buleux, écrivain, enseignant et responsable régional des Amis d’Eric Zemmour, affirme que les leaders de circonscriptions viennent de tous les partis, qu’en est-il de la base, des militants ? Quels espoirs fondent-ils en Eric Zemmour et que voient-ils de si grand en lui au point de vouloir le faire élire Président de la République au printemps prochain ?

Le candidat des femmes

Parmi les militants présents ce vendredi, il y a aussi quelques militantes. Marie est l’une d’entre elles. Elle a 21 ans, elle est étudiante à Paris et elle est déterminée à accompagner Eric Zemmour dans sa tournée et à « le porter jusqu’à l’Elysée ».
« J’appartiens à la droite orpheline », confie-t-elle, qui ne s’était jamais sentie représentée par aucun parti ni aucune personnalité politique avant de se laisser séduire par la pensée d’Eric Zemmour et de s’engager pour porter sa candidature alors que le polémiste n’est pas encore officiellement candidat. Ce soir-là, plus aucun doute ne plane au sujet de l’engagement dans la campagne de 2022 de celui qui est surnommé affectueusement « le Z » par ses fans. Cependant, Marie a tout de même envisagé l’hypothèse la plus redoutée par tous ses camarades : « S’il n’y va pas, je serai de nouveau orpheline mais ce sera son choix et nous n’aurons pas fait tout cela pour rien. »

Quand certains journalistes tentent de convaincre Marie qu’elle soutient un candidat sexiste, un polémiste misogyne ou encore un écrivain macho, la jeune militante de 21 ans ne peut s’empêcher de sourire : à ses yeux, l’auteur du Premier Sexe est « le vrai défenseur des femmes en France ». Des jeunes femme surtout, qui, comme elle, sont aujourd’hui « des proies faciles », en première ligne face à l’envolée de l’immigration, et qui ne se sentent « plus en sécurité dans la rue ». Cette sécurité, Marie estime qu’elle ne la retrouvera pas avec un second mandat d’Emmanuel Macron ou en votant pour Xavier Bertrand mais bien grâce à Eric Zemmour.

J’ai vécu au Moyen-Orient, je sais le péril que représente l’Islam.

Etudiante en géopolitique, Marie voit Zemmour comme le champion de sa sécurité car il est « le seul à mettre en avant les dangers de l’Islam pour la femme occidentale » : « J’ai vécu au Moyen-Orient, je sais le péril que représente l’Islam. » Le RN ne trouve plus grâce à ses yeux parce qu’il ne partage pas, ou plus, ce constat : « Quand Marine Le Pen a dit que l’Islam était compatible avec la République française, ça m’a coupé toute envie de voter pour elle. Ça a été un revirement fatal, le pas de trop. »

Le candidat de l’assimilation

« Le RN, c’est de l’histoire ancienne ! » surenchérit Flavien. Originaire de Gaillon, dans l’Eure, ce trentenaire a rallié Génération Z au lendemain des dernières régionales et participe régulièrement aux collages d’affiches organisés un peu partout dans la région. Avant cela, Flavien était un fervent partisan du FN puis du RN. Un électeur fidèle, qui sourit quand il se rappelle avoir glissé un bulletin au nom de Jean-Marie Le Pen lors du second tour Sarkozy-Royal de la présidentielle de 2007. Un frontiste convaincu, qui n’a jamais eu sa carte du parti, mais qui venait régulièrement prêter main forte aux colleurs d’affiches, qui assistait quand il le pouvait aux meetings du 1er mai à Paris et dont la voix se remplit de fierté quand il se vante d’avoir déjà serré la main du Menhir ou quand il évoque ces 15 minutes pendant lesquelles son fils est resté assis sur les genoux de Marine Le Pen.

Pourtant, aujourd’hui, il prône une recette radicale : « Il faut écraser LR et le RN pour faire une bonne tambouille. » Une tambouille dont le chef serait bien évidemment Eric Zemmour, seul capable de « restaurer la grandeur de la France ». Un chef que Flavien, chantre de l’assimilation, suit sur de nombreux points, même les plus polémiques comme celui des prénoms. Son fils, fruit d’une seconde union avec une femme d’origine togolaise, est métis et s’appelle Paul : « Il y a le deuxième voire le troisième prénom pour rendre hommage aux parents, aux grands-parents, à des racines ou à une culture. » Ses beaux-parents sont sur la même longueur d’onde. Ils boivent du Bordeaux, font cohabiter sur leur table la tarte aux pommes et les desserts traditionnels togolais et sont déçus de constater que leurs nouveaux voisins maliens vivent en France comme au Mali, qu’ils ne sont pas entrés, comme eux, « dans le moule républicain ».

Le RN, c’est de l’histoire ancienne !

Et la République, Flavien y est très attaché. S’il reconnaît sans problème que les racines de la France sont chrétiennes, Flavien ne veut pas que la campagne d’Eric Zemmour donne trop de gages aux catholiques traditionnels et souhaite une République misant sur une laïcité stricte, sans crèches dans le hall de sa mairie : « La religion c’est à la maison, point barre. » Se définissant comme un « révolutionnaire de droite attaché au drapeau », Flavien préfère célébrer le 14 juillet plutôt que Noël et verrait bien Michel Onfray rallier Eric Zemmour. Il a d’ailleurs longtemps espéré que le philosophe normand annonce lui aussi sa candidature et avoue qu’il ne saurait pas quel bulletin glisser dans l’urne s’il devait se retrouver dans un isoloir à départager les deux essayistes. Flavien rêve aussi d’un ralliement de Benjamin Cauchy, des renforts de Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan, voire de Jean Lassalle. Il espère surtout que Zemmour réussira l’union de la droite populaire et de la droite bourgeoise, « quitte à ratisser chez Montebourg, pour son souverainisme, ou chez les vieux communistes dépassés par les délires type woke ou cancel-culture. Des communistes à la Georges Marchais. »

Un sacré programme en perspective que Flavien dessine l&agravagrave; pour l’auteur du Suicide Français, qui n’est même pas encore candidat. Et si finalement, Zemmour n’y allait pas ? « Ce serait une trahison », avoue le jeune homme. « Beaucoup de gens lui en voudraient ad vitam aeternam. Mais il ira, il ne traîne pas des pieds. » Avant que l’écrivain ne se lance officiellement dans la course, Flavien se permet de lui adresser un dernier conseil : « Eric Zemmour apparaît parfois un peu trop élitiste, il faut travailler là-dessus pour aller chercher encore plus de voix chez l’électorat populaire. »

Le candidat du monde agricole

Emmanuel Beaurin connaît déjà bien l’électorat populaire si cher à son camarade Flavien. Du haut de ses 20 ans, il est le plus jeune élu à siéger au conseil municipal d’Illois, une petite commune de Seine-Maritime comptant environ 400 habitants. Fils d’agriculteur, un métier qu’il espère exercer un jour, Emmanuel Beaurain gère sur Twitter le compte Les Agriculteurs avec Zemmour, pour tenter de récupérer un maximum de soutiens au sein du monde agricole. Emmanuel a toujours considéré qu’il appartenait au « camp national » mais n’a jamais été encarté. Il n’a jamais été tenté par le RN non plus, un parti « qui a eu le mérite de porter les idées patriotes et souverainistes depuis de nombreuses années mais qui a atteint ses limites ». Grand fan d’Eric Zemmour depuis des années, le jeune conseiller municipal a toujours suivi ses positions, ne rate aucune de ses interventions et voit en lui un homme capable de « fédérer le ras-le-bol et la colère de beaucoup de Français, dont les Gilets Jaunes », et surtout le candidat le mieux placé pour permettre à l’agriculture française de « retrouver son plus haut niveau ».

Fédérer le ras-le-bol et la colère de beaucoup de Français

Pour Emmanuel, le secteur de l’agriculture était en attente d’un projet et d’un homme pour le porter : « Le monde agricole a enchaîné les déceptions avec les hommes politiques qui ont toujours de belles paroles pour les agriculteurs une fois par an, au salon de l’agriculture, mais qui ne font rien derrière. » Eric Zemmour serait cet heureux élu qui pourrait offrir son salut à l’agriculture française, notamment avec ses idées « très intéressantes » sur « la montée en gamme de la viande, le développement de la compétitivité sur le blé, le protectionnisme ou encore les aides accordées aux différentes filières ». De quoi aider un secteur bien mis à mal par le quinquennat d’Emmanuel Macron avec ses « états généraux de l’alimentation qui n’ont débouché sur rien » et les multiples traités d’échanges commerciaux, comme l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada (CETA), « qui ont impacté le monde avicole et surtout le secteur de l’élevage bovin avec de la viande brésilienne qui ne répond ni aux normes sanitaires ni aux normes de production. »

Emmanuel Beaurin n’a plus aucune confiance en l’actuel locataire de l’Elysée et si jamais Eric Zemmour n’était finalement pas candidat à l’élection présidentielle de 2022, il voterait pour Marine Le Pen, « par dépit, la mort dans l’âme », pour tenter à tout prix d’éviter un second mandat macronien. Une perspective qui fait déjà très peur au jeune fils d’agriculteur : « S’il est réélu, Emmanuel Macron va porter encore plus atteinte à la souveraineté de la France. C’est le projet de nos politiques depuis 40 ans : la dilution de notre nation, pour ne pas dire sa destruction. »

Le candidat de l’avenir

Franck Buleux ne porte pas non plus le Président de la République française dans son cœur. Cet écrivain et enseignant normand de 55 ans, responsable régional de l’association Les Amis d’Eric Zemmour, estime que la désacralisation de la fonction présidentielle s’est accélérée à grande vitesse avec Emmanuel Macron, ce chef de l’Etat « qui parade avec McFly et Carlito » pendant que la réforme des retraites et la réforme des dépendances passent à la trappe. Franck Buleux estime que le quinquennat qui est en train de s’achever a été marqué essentiellement par la peur, notamment « la peur sanitaire » répandue par un Président qui, de son côté, a « peur de la rue » et « peur de l’identité ». Une seule solution pour briser ce cycle infernal : « Mobiliser un maximum de Français pour leur montrer qu’Emmanuel Macron est le candidat des peurs et du passé, et qu’Eric Zemmour est le candidat de l’avenir. Quand on arrivera au débat du 2nd tour, tout sera possible. »

J’ai vu se lever des jeunes. Plus que des jeunes, une génération.

Pour arriver au bout de ce « chemin long et semé d’embûches qui reste à parcourir avant la victoire d’Eric Zemmour au printemps prochain », Franck rappelle la nécessité de « travailler le maillage régional » pour que l’association Les Amis d’Eric Zemmour se transforme en parti. L’enseignant sait qu’il doit aussi absolument « miser sur le dynamisme des jeunes de Normandie », qui pourront applaudir leur futur candidat les 22 et 23 octobre en Seine-Maritime et dans le Calvados. Cette jeunesse qui s’engage aux côtés d’Eric Zemmour, en Normandie comme dans tout le pays, ne cesse de surprendre Franck Buleux qui n’espérait plus une telle mobilisation de sa part à un tel moment de délabrement du pays : « J’ai vu se lever des jeunes. Plus que des jeunes, une génération. »



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