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Marseille (13): Les 50 « écoles laboratoires » souhaitées par E. Macron jugées hors sujet

Le président veut expérimenter à Marseille la liberté du choix des enseignants par les directeurs d’école, autant dire une révolution

Image d'illustration

Par : Caroline Delabroy / 20minutes.fr

L’ESSENTIEL

  1. Très attendu sur le financement dans les écoles délabrées de Marseille, le président de la République a déconcerté en annonçant 50 écoles laboratoires dès la rentrée prochaine.
  2. Parents d’élèves, syndicats d’enseignants et directeurs d’école, qui pourraient ainsi choisir leurs équipes, dénoncent des propos de campagne électorale, loin des réalités et des attentes du terrain.

L’annonce a fait l’effet d’une petite bombe. « On attendait un chèque, un montant, une échéance pour les écoles de Marseille, il s’est engagé à rien », résume Séverine Gil, présidente de l’association de parents d’élèves MPE-13, encore sous le choc de l’expérimentation lancée jeudi soir par Emmanuel Macron de 50 écoles laboratoires à Marseille, et ce dès la rentrée 2022. Sans un mot donc sur la hauteur du financement par l’Etat de lourds travaux de rénovation dans les 174 écoles marseillaises qui en ont un besoin urgent.

Au cœur de ce projet « d’école du futur » : la liberté du choix des enseignants par les directeurs pour, dixit le président, « qu’ils sont pleinement motivés, qu’ils adhèrent au projet » pédagogique. « Ni la ville ni les citoyens ne lui ont demandé des écoles laboratoires, on veut juste que les enfants aillent dans des écoles en bon état, résultat on perd encore du temps », poursuit Séverine Gil, accablée.

« Un discours de candidat »

« Il devrait déjà faire en sorte de faire fonctionner l’école du présent », dit en écho Franck Delestraz, secrétaire départemental du syndicat des enseignants SE-Unsa. Pour nous, c’est vraiment un discours de candidat, qui drague un certain électorat. Le problème de l’école marseillaise, ce n’est pas le problème de la motivation des enseignants. Il sous-entend qu’il n’y a pas de projet, mais les projets on les a, donnez-nous les moyens de les faire correctement ! Déjà, de faire respecter le programme d’EPS et de pouvoir emmener les enfants à la piscine, dans un contexte de pénurie. »

« Ils savent très bien de quoi on a besoin », assure Mohamed*, qui vient de « faire rentrer 300 élèves au portail seul » dans son école classée en REP + à Marseille. « C’est Macron qui a mis fin en 2017 aux emplois administratifs aidés dans les écoles », rappelle-t-il. Directeur d’une autre école de 16 classes, elle aussi en zone d’éducation prioritaire, Frédéric n’a aucune envie de devenir le supérieur hiérarchique de ses collègues. Une équipe plutôt stable à l’entendre, « contrairement aux idées reçues ». « On est tellement dans l’annonce politicienne, c’en est assez désespérant, soupire-t-il. C’est en dehors des préoccupations sur l’état du bâti, des locaux, cela ne résout rien ».

« Le nombre d’élèves qui ne veulent pas faire pipi et caca aux toilettes... »

« Le fait qu’ils soient tous solidaires, c’est ça justement qui sauve les écoles, qui leur permet de tenir et d’assurer leur mission de service public malgré tout », lance aussi Cécile Baron, parent d’élève et membre du collectif des écoles de Marseille, très actif sur le sujet. Elle ne cache pas sa « grosse déception », après un discours « très déconnecté du terrain ». Enseignant dans une école du 3e arrondissement de Marseille, Azur* se frotte au quotidien auxdites réalités. « Le premier point, c’est quand même sécuriser les lieux et en faire des lieux accueillants, explique-t-il. Le nombre d’élèves qui ne veulent pas faire pipi et caca aux toilettes, et qui ne prennent aucun plaisir à manger à la cantine. On en est là des premiers besoins, c’est la base. »

Alors, totalement hors sujet le président sur les écoles marseillaises ? Pas complètement à écouter toujours Azur, pour qui une « réflexion doit être menée sur une école différente ». « Par exemple, je travaille avec des outils Montessori, cela peut-être intéressant de construire une équipe, un projet pour qu’il y ait une continuité pour les élèves d’une année sur l’autre. Et l’idée de faire venir des gens de l’extérieur, ce serait un vrai plus si ce sont des orthophonistes, des assistantes sociales, il y a des trucs à faire. »

« Je trouve que l’idée est simple dans l’absolu, mais dangereuse quand on la creuse, il faut mettre des garde-fous partout », nuance-t-il. Et de poser la question : « Comment ne pas tomber dans le copinage pour recruter les personnels ? Et ne pas tomber dans les travers du secondaire, où il faut être bien avec le chef d’établissement pour avoir une heure sup ?» «Dans une ville gangrenée par le clientélisme, créer du recrutement local est quand même une drôle de solution», a de son côté réagi le syndicat d’enseignants FSU 13.

*Les prénoms ont été changés à la demande des personnes interviewées.


(SOURCE) : 20minutes.fr LIRE L'ARTICLE COMPLET



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