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Bordeaux : Marine Le Pen sur le terrain pour « confronter » son projet à la réalité

A Bordeaux, Marine Le Pen sur le terrain pour « confronter » son projet à la réalité

Image d'illustration

Par : Nicolas Boutin / V.A.

C’est une des différences avec ceux qui « font des constats au temps des solutions », que souhaite afficher la candidate du Rassemblement national. Celui d’être une candidate de terrain, « loin des plateaux de télévision » et qui vient présenter son projet « travaillé avec des experts au fil des années ». Le but pour Marine Le Pen, de plus en plus concurrencée sur ces sujets, étant de présenter « un projet concret, pragmatique mais pas idéologue », assure-t-elle pour tenter de garder un coup d’avance sur ses adversaires.

Après avoir présenté à la presse sont projet de loi C2I (Citoyenneté, identité et immigration), mardi 28 septembre, c’est sur le terrain que l’ex-présidente du Rassemblement national a voulu « confronter à la réalité » ses propositions sur le thème de l’immigration et de l’insécurité. Pas n’importe où, en Gironde, un département qui « n’est pas épargné », rappelle la référente locale du parti, Edwige Diaz. « Bordeaux c’est comme la Bretagne, elles ont été longtemps préservées mais sont passées de la Belle endormie au cauchemar total », analyse Marine Le Pen, en rappelant les trafics en tout genre et les agressions au couteau qui ont rythmées l’été 2020. Le plan de répartition des migrants prévoit l’arrivée de « 1.000 migrants par mois » dans la région Nouvelle Aquitaine, souligne Edwige Diaz qui dénonce « une obstination des politiques à installer ces migrants ».

Réarmer les forces de l’ordre

Une immigration qui entraîne « de l’insécurité et une injustice sociale pour les Français », dénonce Marine Le Pen. Après avoir visité le commissariat de Cenon, mercredi matin, la candidate s’est entretenue longuement avec plusieurs acteurs socio-économiques. Autour de la table, un policier, un policier municipal, mais aussi un juge en exercice, un pharmacien, un maire d’une commune rurale, venus témoigner des conséquences visibles et invisibles de l’immigration et des fraudes qui en découlent. Marine Le Pen tente de rassurer, de conforter sa stratégie « de gouvernement », en répondant point à point aux détresses de ses interlocuteurs, avec une proposition de loi. « On passe pour des rigolos », se désole le policier qui rapporte des ordres « qui nous demandent de ne pas intervenir, ni de poursuivre ».

« La police est suspectée », déplore la candidate qui propose une « présomption de légitime défense » pour les forces de l’ordre. Une manière de « garantir la confiance de la nation » et de mettre fin « au règne de la suspicion de la police », perçue comme « un désarmement moral ». Marine Le Pen souhaite également s’attaquer à la « bureaucratie » et à la multitude de « paperasse ». « Il faut un résumé de l’audition et si le prévenu conteste, on fera appel à la vidéo », répond la candidate.

De la fraude à « l’esclavage moderne »

Autre volet de l’immigration combattu par la candidate du Rassemblement national, la fraude. « Ce n’est pas anodin, l’Etat a fait le choix de normes élevées mais ne se donne pas les moyens d’agir », déplore-t-elle. Un danger pour la santé publique puisque selon un rapport gouvernemental, 25% des importations alimentaires seraient frauduleuses. « Qu’il y ait des échanges, ce n’est pas un problème, mais en contre-partie, il doit y avoir du contrôle », rebondit Marine Le Pen. Une fraude qui se manifeste également sur un terrain inattendu : les pharmacies. Selon un professionnel, originaire de Lormont, de fausses ordonnances circulent quotidiennement, rédigées « par des réseaux mafieux » qui transforment les médicaments en drogue avant « d’encourager les jeunes consommateurs à saccager la rue Sainte-Catherine, sous peine de raclée », rapporte le pharmacien.

La fraude s’exprime aussi dans l’économie, selon le juge en exercice qui révèle « énormément de défaillances d’entreprises de migrants ou d’étrangers ». Des micro-entreprises ou des auto-entrepreneurs « employés » par des entreprises françaises « qui abusent », fréquemment dans le secteur du BTP, afin de faire baisser les coûts de production. « Quand un peintre facture 20-30 euros le mètre carré, les donneurs d’ordre imposent un prix moyen de 11 euros », rapporte le magistrat. Pour contrer ces pratiques, Marine Le Pen souhaite « pénaliser l’entrée et le séjour » des clandestins, « ce qui permet de rétablir l’article 40 pour les fonctionnaires » qui devront alors alerter le procureur en cas de suspicion. « Ce n’est pas pour les mettre en prison, je préfère les renvoyer chez eux », précise-t-elle.

Le juge se montre alarmiste. « D’ici vingt ans, il n’y aura plus une seule entreprise artisanale française », prévient-il en dénonçant à la fois « l’ubérisation et le recours aux migrants ». De son côté, le magistrat se retrouve confronté à « la pression des associations » qui le « force à embaucher des mineurs isolés au détriment des jeunes français », pour des contrats d’apprentissage, surfant sur leur mobilité et un niveau de vie moins élevé. « C’est une source d’injustice, une solidarité nationale qui n’est plus du tout nationale », dénonce Marine Le Pen qui pointe les aides perçues par les étrangers pour se loger, se nourrir « et même payer leurs dépôts de bilan ».

« Je ne veux pas faire dans l’inhumain »

Face à une immigration « anarchique », la candidate entend « maîtriser drastiquement » sa politique migratoire. « La situation ne cesse de s’aggraver, et démographiquement, cela ne va pas s’arrêter », prévient l’ex-présidente du Rassemblement national. « Nous appliquerons les décisions qui régleront les problèmes », rassure-t-elle en voulant afficher une démarche de « responsabilité ». « Il n’y aura pas de guerre civile, pas d’autodéfense, il faut aller voter ! », lance la candidate qui ne souhaite pas « se laisser embarquer dans des propositions outrancières et parfois blessantes ». « Je lutte contre l’immigration, pas contre les immigrés », rappelle Marine Le Pen.

L’objectif n’est donc pas « une immigration zéro » mais de pouvoir affirmer que « ceux qui sont en France, c’est parce qu’on leur aura dit ‘oui’ ». Concrètement, la candidate dévoile ses critères de sa politique migratoire. « Les clandestins rentreront chez eux », introduit-elle. Parmi les immigrés légaux, ils devront prouver leurs recherches d’emplois ou une activité professionnelle sur l’année. Les prestations de solidarité (RSA, APL…) seront réservées aux étrangers « ayant travaillé l’équivalent de cinq ans à temps plein en France ». Une mesure qui ne concerne évidemment pas les prestations assurantielles « tant que l’on cotise ». Un plan qui n’entrera pas en vigueur dès le 24 avril, jour de l’élection du président de la République mais dans un délai « d’une à quatre années ». « Il est normal de donner un délai, de laisser le temps de s’adapter à ce bouleversement », argumente Marine Le Pen.

« Je n’ai pas à reprendre le ‘lead’, nous l’avons depuis 40 ans »

Tout un projet de mesures qui devront être validés par voie de référendum « pour donner de la force et faire taire la contestation ». A travers son projet « Citoyenneté, identité, immigration », Marine Le Pen souhaite se démarquer de ses concurrents qui tentent d’aller sur ce terrain. Mais face à la montée d’Eric Zemmour dans les sondages, la candidate RN affiche un ton serein et assure « ne pas avoir besoin de radicalité mais de clarté et de fermeté ». « Je n’ai pas à reprendre le ‘lead’, nous l’avons depuis 40 ans », répond-t-elle au dernier sondage qui ne la place plus qu’à trois points du polémiste. « Je n’ai aucune inquiétude sur le fait que je serai au second tour et que je gagnerai », affirme-t-elle.

Et ce ne sont pas non plus les dernières annonces du gouvernement, qui veut faire baisser le nombre de visas accordés aux arrivants du Maghreb, qui va la déstabiliser. « Il fallait le faire il y a trente ans », réagit-elle en dénonçant « une manipulation des annonces ». « Ils veulent baisser de 30% par rapport à 2020, une année exceptionnellement basse », due à la crise sanitaire, souligne Marine Le Pen. Elle propose d’aller plus loin pour obliger les pays à reprendre leurs ressortissants expulsés. « Il y a l’aide internationale mais aussi la limitation de l’envoi d’argent », argumente la candidate. « Si plus un centime ne part de France vers le Mali, en 25 minutes ils reprendront leurs ressortissants », ajoute-t-elle. Après l’immigration, Marine Le Pen annonce vouloir continuer son tour de France et se pencher sur d’autres sujets, notamment le pouvoir d’achat.



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