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L’OIM et le HCR condamnent le retour en Libye de migrants secourus en Méditerranée

Les deux agences de l'ONU se sont scandalisées du retour en Libye de centaines de migrants secourus le 14 juin, par un navire commercial européen dans les eaux internationales. Le Vos Triton, battant pavillon Gibraltar, a en effet transbordé les rescapés sur un navire des garde-côtes libyens quelques heures après leur sauvetage. Ils ont été ramenés au port de Tripoli.

Image d'illustration

Par : Charlotte Boitiaux / infomigrants.net

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont condamné le retour de centaines de migrants en Libye, le 15 juin.

L'affaire commence quelques heures plus tôt, dans la journée du 14 juin, quand le "Vos Triton", un navire commercial battant pavillon Gibraltar, a secouru une groupe de migrants, à bord d'un canot à la dérive dans les eaux internationales de la mer Méditerranée. L’embarcation, dont le moteur était cassé, tentait de rejoindre l’Europe.

Sur des images dévoilées par l'ONG Sea-Watch via son avion de reconnaissance, des migrants sont aperçus dans l'eau en train de nager sur plusieurs dizaines de mètres pour tenter de rejoindre le navire commercial - avant que ce dernier ne finisse par se rapprocher de l'embarcation en détresse pour procéder au sauvetage.

Le lendemain, le 15 juin, les rescapés ont été remis aux garde-côtes libyens qui les ont ramenés au port de Tripoli.

Les deux organisations onusiennes ont réitéré leur message : personne ne doit être renvoyé en Libye après un sauvetage en mer. "La Libye n'est pas considérée comme un port sûr en raison de l'absence d'une chaîne de protection après le débarquement", explique Safa Msehli, porte-parole de l'OIM en Libye à InfoMigrants. "Il y a des détentions arbitraires et des violations généralisées des droits humains contre les migrants dans le pays, documentées par l'ONU".

L'ONG Sea-Watch s'est également indigné de cette opération de secours qui a été menée en dépit du droit international. "Plus tard, ce soir-là [le 14 juin], nous avons appris par la radio que le Vos Triton était en discussion avec les garde-côtes libyens pour un transbordement de 180 migrants".

Carola Rackete, la célèbre ex-capitaine du navire humanitaire Sea Watch 3, s'est elle aussi scandalisée de ce passage de relais entre le Vos Triton et les Libyens. "Nous ne pouvons pas ignorer que des navires battant pavillon européen, enfreignent la loi maritime internationale". En retournant en Libye, les migrants sont généralement envoyés en prison. "Nous n'avons aucune autorité sur le système de détention en Libye. De fait, notre accès [aux centres de détentions libyens] est de plus en plus restreint", ajoute Safa Msehli de l'OIM. "Nous ne sommes pas non plus opérationnels en mer, mais nous continuons à plaider auprès de la communauté internationale et des autorités libyennes pour démanteler ce système de détention arbitraire, et pour poursuivre les réseaux de passeurs qui mettent la vie des personnes en danger".

Les établissements pénitentiaires foisonnent dans le pays comme par exemple la prison de Tariq Al-Sikka, à Tripoli, celle de Sharah Zawiya, au sud de la capitale, ou encore celle de Zintan, au sud-ouest. Il existe aussi des centres clandestins, gérés par des milices, des groupes armés. Qu'ils soient officiels ou non, les conditions de vie dans ces centres sont déplorables. De nombreux témoignages font état de violences, de tortures, ou encore de privations de nourriture.



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