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Le déplacement « purement électoraliste » de Macron et Pap Ndiaye dans une école à Marseille

Le président de la République était à Marseille, jeudi 2 juin, pour inspecter les innovations pédagogiques d’un établissement scolaire. Plusieurs personnalités de la droite locale y voient une manœuvre à visée purement électorale, à dix jours du premier tour des élections législatives.

Image d'illustration

Décidément, Emmanuel Macron adore Marseille à l’approche des élections. Le chef de l’Etat s’est de nouveau rendu dans la cité phocéenne, accompagné de son nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye. L’occasion de visiter une école maternelle et primaire du quartier Menpenti, dans le 10e arrondissement, en compagnie du maire socialiste Benoît Payan.

Cette école est l’une des 59 à avoir été sélectionnées pour expérimenter le projet « École du futur », grâce aux 2,5 millions d’euros supplémentaires alloués via le plan « Marseille en grand », soit 40 000 euros par école. L’objectif est d’expérimenter de nouvelles méthodes pédagogiques, notamment un « laboratoire de mathématiques », avec plus de moyens, et comme innovation principale, de permettre aux directeurs d’écoles de choisir eux-mêmes leurs professeurs. « Quand on veut rebâtir le projet pédagogique au niveau d’un établissement scolaire, la possibilité de s’assurer que l’enseignant qui est recruté partage ce projet est très importante », explique le président.

Les syndicats d’enseignants, plutôt orientés à gauche, n’ont pas de mots assez durs contre cette initiative : ils y voient une « start-upisation » de l’éducation nationale, une mise en concurrence délétère des établissements, et une rupture d’égalité entre les écoles qui bénéficient du programme et celles qui n’auront pas cette chance. Pas de quoi arrêter Emmanuel Macron, qui l’affirme : « Notre ambition avec monsieur le ministre, c’est, dans les prochains mois, de pouvoir généraliser cette approche ».

Une visite controversée

Pour Stéphane Le Rudulier, sénateur et président de la fédération LR des Bouches-du-Rhône, le déplacement présidentiel est inapproprié en pleine période de réserve électorale, durant laquelle le gouvernement doit se faire discret et éviter toute irruption dans la campagne. « C’est la première fois qu’un président de la République se permet un déplacement dans le cadre des législatives, avec une justification qui me parait peu compatible avec l’esprit des institutions », déplore l’élu de droite qui attend « un président au-dessus de la mêlée ». Selon lui, ce manque de réserve dénote « une certaine fébrilité de la Macronie, notamment dans les Bouches-du-Rhône ».

Ce déplacement est surtout le premier d’importance pour le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, historien de carrière. Une nomination en lieu et place du très universaliste Jean-Michel Blanquer, qui a tout de suite suscité de vives critiques à droite. Sa promotion représente bien un virage idéologique à 180 degrés, et un clin d’œil appuyé à l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, qui a salué un « grand intellectuel ». Le nouvel entrant au gouvernement est en effet un wokiste de la première heure, adepte de la théorie du « racisme structurel », et très influencé par la mentalité des campus américains où il a découvert les réunions réservées aux Noirs. S’il n’est pas le plus agressif, sa personnalité lisse et calme lui permet de faire passer en douceur les idées les plus radicales.

Du côté du Rassemblement national, Franck Allisio, candidat dans la 12e circonscription, insiste sur le profil de Pap Ndiaye. « Emmanuel Macron vient avec son ministre LFI, Pap Ndiaye qui est un mélenchoniste dans l’âme, Jean-Luc Mélenchon voulait être Premier ministre de Macron, il a déjà un ministre l’Éducation nationale », commente le délégué départemental du RN. « C’est une provocation de plus à l’égard de tous ceux qui aiment la France, et sont viscéralement opposés à ces dérives, un message très fort envoyé à l’électorat de Mélenchon pour récolter quelques voix dans le cadre de ces législatives, en particulier à Marseille où il a fait des scores importants à la présidentielle », regrette le prochain président du groupe RN au conseil régional. « Un déplacement purement électoraliste », considère Stéphane Le Rudulier.

C’est la troisième fois que le président se déplace à Marseille dans le cadre de ce grand plan d’investissement de 1,5 milliard d’euros dans la ville. « Marseille en grand, en réalité c’est Marseille partiellement », décrypte le sénateur Reconquête! Stéphane Ravier qui y voit « un plan qui s’adresse quasi-exclusivement aux cités marseillaises de l’immigration ». Selon l’ancien maire du 7e secteur, la moitié de la ville a été oubliée par le président de la République. « La population historique de Marseille habite encore dans ces noyaux villageois, avalés par la ville, souvent écrasés entre deux cités. Emmanuel Macron a volontairement oublié la moitié de la ville ». Un investissement pas forcément viable à l’avenir pour les finances publics, « il ne s’adresse qu’aux cités à la population fraîchement marseillaise, qui sont un gouffre sans fond, ce Marseille qui n’est pas tout Marseille ». Une manière pour la président de la République de chouchouter ses électeurs dans la deuxième ville de France, à laquelle il se dit très attaché, et où quatre députés sortants sur sept lui sont fidèles. Le 19 juin, il saura si sa politique marseillaise a porté ses fruits électoraux.

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