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Squat et trafics à Thionville : la tour du chevreuil broie du noir

À la Côte des Roses, la tour du chevreuil figure sur la liste des bâtiments à abattre. Les travaux de désamiantage doivent débuter en septembre prochain mais il y a un problème : des individus peu scrupuleux ont fait main basse sur les logements vacants. En résumé, la tour est devenue un squat.

Image d'illustration

démolition de la tour du chevreuil à la Côte des Roses devait être “une formalité” mais voilà : depuis plusieurs mois, des logements sont occupés illégalement. Les occupants sont arrivés au fil de l’eau, après qu’une petite mafia a mis la main sur le premier appartement vacant. En d’autres termes, les lieux sont squattés et le dossier commence à devenir relativement encombrant. « Il y a aujourd’hui des sous-sous-sous locations, c’est totalement ubuesque ! », s’est agacé le maire, lors d’une récente réunion publique à la Côte des Roses justement.

Pressions, intimidations

Tout le quartier, est au courant que la tour subit les pressions d’un groupe d’individus intimidants. Ces derniers se sont engouffrés dans le bâtiment au moment où le bailleur social Moselis a commencé à ne pas renouveler la location de ses appartements, sachant que l’ensemble doit être démoli dans le cadre de la rénovation urbaine du secteur nord de la Côte des Roses. Le premier squat date de novembre 2020.

Il a suffi d’un logement vacant, d’une porte défoncée, pour que l’engrenage prenne. Depuis, les choses ont empiré, des trafics en tous genres s’opèrent au pied de la tour.

Difficile aujourd’hui d’aller constater ce qui se passe réellement sur place. Le bâtiment est devenu inapprochable, tant par les agents du bailleur que les entreprises mandatées pour faire les relevés techniques d’avant démolition. Ces derniers ont fait valoir leur droit de retrait en fin d’année au vu du climat d’insécurité qui règne dès le parking et l’entrée de l’immeuble.

La force publique en dernière instance

La direction de Moselis est aujourd’hui devant un problème de taille. Sa responsabilité juridique est engagée en cas de pépin et la situation met en péril le calendrier de déconstruction. « Nous avons entrepris des démarches auprès du tribunal afin d’enclencher les expulsions », plaide le directeur, Eric Michel. La préfecture est au fait du dossier.

Le dernier locataire officiel de la tour a quitté les lieux le 14 avril. Aujourd’hui, gaz, eau et électricité peuvent donc être coupés. Cela devrait peut-être suffire à dissuader les squatteurs de rester. Ou pas.

Ce n’est pas la première fois que des logements vides sont occupés illégalement à la Côte des Roses. En décembre et janvier derniers, Moselis a fait procéder à quatre expulsions forcées à la tour de la bécasse.

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