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« Opération Khalil » : quand un policier infiltré empêchait un attentat islamiste contre l’Elysée

Un policier français a infiltré, pendant de longs mois, une cellule de terroristes qui prévoyait de s'attaquer à l'Elysée.

Image d'illustration

Ils sont trois à avoir été interrogés par la DGSI, le 26 avril 2019, après avoir été interpellés par les forces de l’ordre. Alexandre B., Karim B., et Majid X. ont tous reconnu leur volonté de commettre un attentat contre l’Elysée. « Une équipe dans chaque bout de la rue de l’Élysée. Comme ça on les prend en tenailles (…). L’effet de surprise jouera en notre faveur pour faire du sale », écrivait notamment Karim B., le 4 avril 2019. Un terrible projet interrompu par Abou Bakr, quatrième membre du groupe… et policier infiltré. L’agent de police, raconte Le Parisien, est membre du très discret SIAT – Service interministériel d’assistance technique. Il s’est fait passer, des mois durant, pour un djihadiste en devenir, gagnant ainsi la confiance de ses complices.

C’est d’abord la DGSI qui repère le profil d’Alexandre B, 39 ans. Gardien de stade pour le compte de la municipalité de Paris, il multiplie les appels au djihad sur les réseaux sociaux, partageant les pires vidéos des exactions de l’Etat islamique. Alertée, la DGSI parvient à pénétrer dans une boucle Telegram sur lequel Alexandre B. est très actif. Un premier agent infiltré, uniquement numérique, gagne la confiance du gardien de stade. Ce dernier lui confie vouloir « laisser une trace de son passage avec quelques douilles par-ci, par-là » et affirme que « ce qu’avaient fait les frères au Bataclan et au stade de France, c’était top, ça fait des dégâts ».

« Jusqu’à tomber chahid »

Rapidement, l’idée d’une rencontre entre plusieurs membres du groupe est évoquée, afin de trouver des armes. La DGSI est alors contrainte de lâcher le dossier, ne pouvant légalement organiser une rencontre physique. Entre alors en scène Abou Bakr, nom de code d’un agent expert du SIAT. C’est le début de « l’opération Khalil ». Abou Bakr et Alexandre B. se lient, le premier obtenant la confiance de l’autre. Le gardien de stade confie à son nouveau partenaire qu’il a des projets d’actions coordonnées avec « d’autres frères ». Quelques jours plus tard, le 27 mars 2019, Alexandre B. présente Karim B. à l’agent du SIAT, et évoque l’existence d’un quatrième individu, Majid, 17 ans seulement et placé dans un foyer où il fait semblant d’avoir abandonné ses oripeaux islamistes.

Dans les jours qui suivent, raconte Le Parisien, les choses s’accélèrent. Les conjurés s’accordent pour viser l’Elysée, après avoir envisagé d’attaquer un commissariat ou des CRS. Le 4 avril, les quatre hommes se rencontrent pour la première fois, et conviennent de se séparer en deux équipes armées de fusils d’assaut. Un plan, pour le moins basique, est arrêté : « Premier assaut pour faire venir la cavalerie mécréante, et deuxième assaut sur cette cavalerie mécréante (…) jusqu’à tomber chahid (mourir en martyr, ndlr) », explique Alexandre B. Les trois terroristes sont pressés : Majid veut même agir dans l’urgence, avant le début du Ramadan.

C’est donc tout naturellement qu’Abou Bakr se propose pour fournir les armes. Grâce à sa véritable identité, il obtient deux fusils d’assaut – en réalité démilitarisés – qu’il prétend avoir obtenu grâce à des contacts avec des trafiquants d’armes. Le 19 avril, c’est l’avant dernier acte : Abou Bakr retrouve Alexandre B. et Karim B., qui lui confient 2 000 euros en liquide afin de payer les armes. Le soir même, les trois proto-terroristes échangent sur Telegram des plans de l’Elysée, et s’encouragent. Le 24 avril, enfin, Abou Bakr convoque ses compères dans une fausse planque, évidemment cernée par la police. Sous prétexte de leur montrer les armes, il rassemble Karim et Alexandre – Majid n’étant pas parvenu à quitter son foyer à temps. Ce soir-là, les trois hommes sont finalement interpellés. La justice valide les opérations du SIAT, malgré les plaintes des avocats des djihadistes en herbe. Opération Khalil : terminée.

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