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Affaire Shaïna : « Ils ont sali ma fille… » Du sursis pour trois hommes jugés pour l’agression sexuelle de l’adolescente

Trois des quatre jeunes hommes jugés pour agression sexuelle et violences en réunion dans l’affaire Shaïna ont été condamnés à des peines avec sursis. Le dernier a été relaxé

Image d'illustration

L’ESSENTIEL

  1. Quatre hommes comparaissent début février devant le tribunal pour enfants de Senlis, soupçonnés d’avoir agressé sexuellement Shaïna alors qu’elle avait 13 ans.
  2. Initialement mis en examen pour viol en réunion, l'affaire avait finalement été correctionnalisée.
  3. Le ministère public avait requis jusqu'à un an de prison ferme.

Au tribunal pour enfants à Senlis,

Les quatre prévenus sont restés immobiles, impassibles même, à l’énoncé du jugement. Pas un bruit n’émanait, non plus, des bancs des parties civiles du tribunal pour enfants de Senlis, dans l’Oise, pourtant combles ce mardi matin. Trois des quatre jeunes hommes – tous mineurs au moment des faits – qui comparaissaient dans le premier volet de l’affaire Shaïna ont été reconnus coupables d’agression sexuelle et de violences en réunion et condamnés à des peines allant jusqu’à un an de prison avec sursis. Bien loin donc des trois ans et demi encourus. Le quatrième prévenu a été relaxé, « la matérialité des faits » n’ayant pu être établie, a précisé la magistrate.

Mais la victime n’était pas là pour entendre la décision du tribunal. Deux ans après les faits, l’adolescente, qui avait 13 ans au moment de son agression sexuelle, a été poignardée puis brûlée vive. Le mis en cause, son nouveau petit copain, sera jugé ultérieurement. « Je ne suis pas satisfait à 100 %, confie la mine grave, les yeux brillants, Shakill Hansye, le père de Shaïna, à la sortie de la salle d’audience. Ils ont été condamnés mais les peines sont si faibles, ils vont pouvoir poursuivre leur vie comme si de rien était. Je sais bien qu’ils sont mineurs et qu’il faut en tenir compte mais ils ont sali ma fille. »

« Je suis satisfaite que la vérité soit enfin rétablie »

La plus lourde peine, un an de prison avec sursis, a été prononcée à l’encontre de son ancien petit copain, Ahmed*, 14 ans au moment des faits. Le jeune homme, teint pâle, les cheveux retenus en une courte queue de cheval, doudoune et jogging noirs, est décrit comme le « meneur ». D’après la plainte déposée par l’adolescente, le jour-même de son agression, ce dernier l’a attirée dans un hôpital désaffecté, menaçant de dévoiler des photos dénudées d’elle. Sur place, il exige des relations sexuelles. Alors qu’elle s’y refuse, deux autres adolescents arrivent et participent aux violences. Shaïna racontera avoir été déshabillée de force avant de subir une pénétration digitale puis avec un tube de Labello. Initialement mis en examen pour viol en réunion, les mis en cause ont finalement été renvoyés pour agression sexuelle en réunion.

Mais ces derniers, malgré la diffusion lors de l’audience d’une vidéo montrant l’adolescente, partiellement dénudée, tentant de cacher son sexe sous les injures, n’ont eu de cesse de nier, affirmant au contraire avoir repoussé les avances de la jeune fille. « Shaïna a traîné pendant deux ans, et même après sa mort, une réputation de menteuse, je suis satisfaite que la vérité soit enfin rétablie, confie Me Negar Haeri, l’avocate de la famille. Mais je suis furieuse qu’on ait encore du mal à la croire, qu’on dénonce des fluctuations dans son discours, sans prendre en compte les mécanismes de sidération alors qu’elle a toujours été constante sur l’essentiel. » Le tribunal a en effet mis en avant les « déclarations fluctuantes » de l’adolescente ainsi que l’expertise psychologique pour expliquer la relaxe du quatrième prévenu, jugé pour une agression survenue quelques jours avant celle de l’hôpital.

Le parquet avait requis à l’encontre du jeune homme et d'Ahmed, deux ans de prison, dont douze mois ferme. Le ministère public réclamait également quinze mois dont neuf ferme pour les deux complices, finalement condamnés à 8 mois avec sursis. Des peines que le tribunal justifie par le jeune âge des prévenus et le fait qu’aucun n’avait de casier judiciaire. « On n’a pas été aussi entendu qu’on aurait aimé l’être, insiste Yasin Hansye, le frère aîné de la victime. Cette peine met un terme aux rumeurs mais ces individus sont partis sans avoir peur alors qu’il y avait des preuves, qu’ils se sont beaucoup contredits… »

« Shaïna n’a pas menti »

Si les mis en cause et le parquet ont dix jours pour faire appel, les proches de Shaïna sont déjà tournés vers les prochaines échéances judiciaires. Ahmed est mis en cause dans une seconde procédure, toujours à l’instruction : il est soupçonné d’avoir passé à tabac l’adolescente en mai 2019, soit cinq mois avant son meurtre, notamment parce qu’elle avait « osé » porter plainte. « Ce procès, c’est une première étape, mais la ligne de mire, ça reste celui de son assassinat », insiste le père de la victime.

Peu après la découverte du corps de l’adolescente, en octobre 2019, Driss*, alors âgé de 17 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Lui aussi nie fermement les faits. « Ces affaires étant liées les unes aux autres, même si elles sont juridiquement distinctes, le fait qu’on reconnaisse que Shaïna n’a pas menti est un élément très important pour nous pour la suite », assure l’avocate de la famille. La décision concernant le renvoi devant une cour d’assises des mineurs devrait être connue dans le courant du mois.


* Les prénoms ont été modifiés en raison de l’âge des mis en cause


(SOURCE) : 20minutes.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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