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[VIDEO] « Inculpez-le ! » : un présentateur américain décrié pour s'être opposé à une guerre avec la Russie

Présentateur vedette de la chaîne conservatrice Fox News, Tucker Carlson a reproché à certains médias leur attitude belliciste sur le dossier ukrainien. Une position qui lui a valu d'être accusé par ses détracteurs de «travailler pour l'ennemi».

Image d'illustration

«Notre pays se rapproche inexorablement de ce qui pourrait être une guerre incroyablement destructrice avec la Russie [et] nos médias encouragent cette guerre», a déploré Tucker Carlson dans une séquence éditorialisée diffusée le 18 janvier sur Fox News.

Imaginez que le Mexique tombe sous le contrôle militaire direct de la Chine, nous le considérerions comme une menace

Le journaliste vedette de la chaîne conservatrice y commentait notamment l'extrait d'un programme diffusé sur MSNBC, au cours duquel une figure du média, Joe Scarborough, avait appelé l'administration Biden à mener une stratégie «plus agressive» face au supposé projet d'invasion de l'Ukraine imputé à la Russie – hypothèse régulièrement entretenue en Occident malgré les multiples démentis de Moscou à ce sujet.

Tucker Carlson a alors développé son édito en pointant l'existence d'une volonté américaine de longue date d'intégrer l'Ukraine au sein de l'OTAN, qu'il a considéré comme le principal facteur de tension dans la région. «Imaginez que le Mexique tombe sous le contrôle militaire direct de la Chine, nous le considérerions comme une menace, bien sûr [...]. C'est comme ça que la Russie voit un contrôle de l'Ukraine par l'OTAN», a notamment estimé le journaliste de Fox News avant de laisser la parole à son invité, Clint Ehrlich. Ce chercheur en politique russe a alors développé son analyse de la situation, exprimant notamment de vives inquiétudes face au potentiel développement d'une politique américaine belliciste sur le dossier ukrainien qui, selon lui, pourrait avoir des «conséquences meurtrières».


L'angle choisi par Tucker Carlson pour aborder l'épineux dossier ukrainien n'est pas passé inaperçu puisque l'édito en question cumule à ce jour, sur son compte et celui de son émission, plus d'un million de vues.

Cette intervention télévisée a en effet été appréciée par des commentateurs politiques américains traditionnellement opposés aux velléités guerrières de Washington à travers le monde. Le journaliste Glenn Greenwald, prix Pulitzer et connu pour ses enquêtes explosives sur la surveillance de masse et la corruption, a par exemple salué le «message anti-guerre» de son confrère.


Simultanément aux multiples messages d'approbation suscités par l'édito de Tucker Carlson, le lanceur d'alerte américain Edward Snowden a de son côté publié un message à la tonalité identique sans pour autant citer le passage télévisé concerné. «Méfiez-vous de ceux qui arrosent les jardins de la haine et de la guerre», a en effet tweeté à ce sujet l'ancien employé des renseignements américains, accusé par son gouvernement d'espionnage pour avoir révélé l'existence de programmes de surveillance de masse dans son pays (il est désormais résident permanent en Russie).


«Tucker Carlson est une menace pour la démocratie», «maintenez-le dans une cellule»...

Aussi et surtout, la prestation éditoriale du présentateur vedette de Fox News a déclenché un orage de colère chez ses détracteurs, dont bon nombre ont estimé qu'une telle intervention relevait de la trahison.

«Si vous n'avez jamais vraiment compris ce qu'était la "cinquième colonne" [expression utilisée pour désigner des personnes qui, établies dans un Etat ou une organisation, servent les intérêts d'un autre Etat ou d'une autre organisation hostile], voici Tucker Carlson qui organise une masterclass sur "Comment travailler ouvertement pour l'ennemi de l'Amérique"», a par exemple estimé le très médiatisé auteur américain Malcolm Nance, dont les interventions portent régulièrement sur la thématique du renseignement.

«Tucker Carlson est engagé dans une trahison. Arrêtez-le. Maintenez-le dans une cellule. Il est un danger clair et présent infligeant des dommages indéniables au service d'un ennemi étranger en temps de guerre. Inculpez-le.», a également tonné un certain Chris Vickery, professionnel dans la cybersécurité ayant à son actif plusieurs collaborations avec les services de renseignement, et régulièrement cité dans la presse américaine.

«Ce n'est pas du journalisme, c'est une violation permanente de la Fara [une loi américaine qui doit notamment permettre au gouvernement de connaître l'identité des personnes représentant des intérêts d'entités étrangères]. Tucker Carlson doit être poursuivi en tant qu'agent non-enregistré de la Fédération de Russie et pour trahison [...] pour avoir aidé un ennemi dans une guerre hybride contre les Etats-Unis», a pour sa part estimé l'avocate américaine Alexandra Chalupa, militante pro-ukrainienne qui, dans les hauts rangs du parti démocrate, a joué un rôle clé dans le Russiagate, à travers l'affaire Manafort.

«Tucker Carlson est une menace pour la démocratie chez nous et à l'étranger», a encore écrit le Lincoln Project, un comité républicain suivi par plusieurs millions d'abonnés sur Twitter. L'organisme a été formé fin 2019 avec l'objectif d'empêcher la réélection de Donald Trump en 2020.

Face aux multiples appels visant à le considérer comme un agent de l'étranger, Tucker Carlson a par la suite répondu à ceux qui, parmi ses détracteurs, réclament ouvertement que Washington s'engage militairement au côté de l'Ukraine. «Pourquoi est-il déloyal de se ranger du côté de la Russie mais loyal de se ranger du côté de l'Ukraine ? Ce sont tous deux des pays étrangers qui ne se soucient pas des Etats-Unis, c'est plutôt étrange», a-t-il ainsi questionné plus tard sur Fox News.


De quoi irriter une partie de la rédaction de la chaîne télévisée MSNBC, dont un membre, dans une note de blog parue le 21 janvier, s'est insurgé que Tucker Carlson ait «poursuivi ses attaques pro-russes contre l'OTAN» malgré la polémique.

«Cela vaut la peine d'être mentionné parce que la position favorable à la Russie de Carlson est emblématique d'une tendance parmi les nationalistes blancs américains, leurs sympathisants et même le mouvement conservateur dans son ensemble», peut-on lire dans l'article en question.

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