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Macron : « J'ai très envie d'emmerder » les non-vaccinés « jusqu'au bout ! »

Dans une interview au Parisien, le président de la République charge sévèrement les Français qui n'ont encore reçu aucune dose. Cinq millions de personnes qualifiées «d'irresponsables» qui ne sont plus, selon lui, des «citoyens».

Image d'illustration

Aller au bout de sa stratégie. C'est en quelque sorte le message que délivre Emmanuel Macron dans une grande interview face à plusieurs Français au journal Le Parisien. Pour contrer la flambée de l'épidémie - plus de 270.000 cas ont été recensés mardi -, le président de la République vient mettre son grain de sel dans les débats actuels, alors que l'Assemblée nationale se déchire sur l'adoption du passe vaccinal. Avec une ligne politique qu'il a tracée depuis son adresse aux Français le 12 juillet dernier : mettre coûte que coûte la pression sur les quelque cinq millions de Français non-vaccinés.

«En démocratie, le pire ennemi c'est le mensonge et la bêtise», commence par épingler le chef de l'État, bien conscient qu'une partie des Français récalcitrants au vaccin a pu être touchée par de la désinformation. Avec la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, le président de la République l'assume : «Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale.» Il faut dire que sans ce précieux sésame qu'est devenu le QR Code, beaucoup de lieux de convivialité restent interdits d'accès.

«On va continuer de le faire, jusqu'au bout», prévient Macron

«C'est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ?», fait mine de s'interroger Emmanuel Macron qui poursuit : «On la réduit, pardon de le dire (...). en l'emmerdant encore davantage.» Des propos forts pour un président de la République dont la parole et les mots sont souvent choisis avec minutie et qui ne laisse rien au hasard. Surtout à bientôt trois mois de l'élection présidentielle.

«Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l'administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout», poursuit un Emmanuel Macron à la tonalité surprenante. Un message cru qui tranche avec celui employé lors de ses vœux vendredi 31 décembre. Il exhortait par une tonalité sobre «une nouvelle fois (...). (les) 5 millions de non-vaccinés» à faire «ce geste simple. Pour (eux). Pour (leurs) compatriotes. Pour notre pays.»

Face à la plus forte contagiosité du variant Omicron, le président de la République considère même que les antivax «viennent saper ce qu'est la solidité d'une nation.» Des individus qu'il qualifie «d'irresponsables» et qui ne sont plus, à ses yeux, des «citoyens». En clair, le président de la République assume le clivage entre deux catégories de Français et exclut de facto une partie d'entre eux de la communauté nationale. Sachant sûrement que sa base électorale est largement en faveur du vaccin, Emmanuel Macron enfile son davantage son costume de candidat que de président. Et ne reprend pas le mantra rassembleur réitéré par tous les locataires de l'Élysée : être le «président de tous les Français».

Au total, presque 53 millions de Français ont au moins reçu une dose de vaccin depuis que le début de la campagne il y a plus d'un an. Parmi ces derniers, 25,5 millions ont vu leurs défenses sanitaires renforcées par une troisième injection au cours des dernières semaines.

Cette prise de parole a bien évidemment de quoi donner du grain à moudre aux oppositions - et aux candidats - en cette période électorale. «Un président ne devrait pas dire ça. Le garant de l'unité de la nation s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction», grince la candidate RN Marine Le Pen. Son concurrent direct Éric Zemmour promet également qu'une fois «président, (il arrêtera) d'emmerder les Français». «Ce n'est pas seulement la déclaration cynique d'un politicien qui veut exister dans la campagne présidentielle. C'est la cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés», ajoute-t-il. Pour Jean-Luc Mélenchon, enfin, ces déclarations sont un «aveu sidérant d’Emmanuel Macron. C'est clair, le passe vaccinal est une punition collective contre la liberté individuelle.»



Pour l'instant, peu de voix de la majorité se sont exprimées. Stéphane Séjourné, président du groupe Renew au Parlement européen et proche conseiller d'Emmanuel Macron, a justifié cette prise de parole présidentielle : «Ceux qui emmerdent les Français en faisant déprogrammer des interventions, en occupant les réanimations, en épuisant nos soignants, en obligeant le reste de la population à subir des restrictions, ce sont les antivax. Donc oui, il faut les emmerder à notre tour.» «Mépriser les Français, c'est parler vrai ? Dire que les devoirs précédent les droits ? Dire simplement que les Français ne paieront pas l'irresponsabilité de quelques uns ?», a surenchéri la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé.

«Envie» d'être candidat

Dans tous les cas de figure, si les propos du président de la République surprennent l'ensemble du paysage politique, c'est qu'ils font écho à ceux du début de mandat lorsque Emmanuel Macron accumulait polémiques et provocations, nourrissant le procès d'un homme hautain et arrogant. Des phrases qu'il avait regrettées lors de l'émission «Où va la France ?» il y a trois semaines sur TF1. S'il y raillait la «décontextualisation» de ses propos et expliquait avoir «appris» quelle pouvait être leur portée, Emmanuel Macron reconnaissait avoir pu «blesser des gens». «J'ai acquis une conviction : il faut bousculer (...). mais on ne fait rien bouger si on n'est pas pétri d'un respect infini pour chacun», expliquait-il. Une stratégie qui visait à adoucir l'image du président de la République et à «solder» le quinquennat avant de remettre le mandat en jeu.

Dans l'entretien au Parisien, Emmanuel Macron revient aussi sur sa future candidature qui ne fait pas l'ombre d'un doute. Là aussi, il a une «envie» et fait un pas de plus vers une entrée dans la bataille électorale. «Il n'y a pas de faux suspense», ose même clamer le locataire de l'Élysée qui se projette déjà pour un deuxième quinquennat : «La question, c'est de restaurer la force de notre nation et de faire face aux défis qu'on a évoqués écologiques, éducatifs, sanitaires.» Et de donner une esquisse de calendrier - «Dès qu'il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j'aurai clarifié ce sujet, en moi-même et par rapport à l'équation politique, je dirai ce qu'il en est».


(SOURCE) : lefigaro.fr SOURCE / LIRE L'ARTICLE COMPLET

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