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« Zemmourisation ! » des esprits : comment Eric Zemmour trouve un écho dans l’opinion

Une étude menée par l’Ifop, la LICRA et la revue Le Droit de Vivre, dont les conclusions ont été publiées vendredi 26 novembre, a mesuré l’adhésion des Français aux propos d’Eric Zemmour et l’évolution de leurs valeurs.

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A six mois de l’élection présidentielle de 2022, Eric Zemmour demeure en bonne place dans les sondages. Les thématiques chères au candidat, encore non déclaré, trouvent un écho auprès de la population. Une étude menée par l’Ifop pour la LICRA et la revue Le Droit de Vivre, dont les conclusions ont été publiées vendredi 26 novembre, s’est attachée à analyser le phénomène de « Zemmourisation » des esprits. Autrement dit, dans quelle mesure les Français adhèrent aux propos de l’écrivain et journaliste, et de quelle façon ont évolué leurs valeurs au cours des dix dernières années ?

Un besoin croissant d’autorité et d’ordre public

Malgré un libéralisme culturel qui domine la société et tend à rendre les citoyens peu perméables au conservatisme moral, les thèses défendues par Eric Zemmour sont de plus en plus en phase avec un besoin croissant d’autorité et d’ordre public. Dans le détail, 82 % des électeurs partagent l’idée selon laquelle « les tribunaux français ne sont pas assez sévères » ; et 63 % estiment que « l’on ne se sent en sécurité nulle part ». Cette proportion a significativement augmenté, et de façon quasi continue, en une dizaine d’années, soulignent les auteurs de l’étude. Elle a ainsi augmenté de 13 points depuis 2010. Aussi, ce sentiment d’insécurité n’est pas simplement présent chez les électeurs de la droite radicale (90 %) ou modérée (68 %). Désormais, il est partagé par la moitié des électeurs centristes (51 % parmi les anciens électeurs macronistes de 2017) ainsi que socialistes (49 % parmi les anciens électeurs de Benoît Hamon de 2017).

Immigration et identité nationale

Autre aspect mis en lumière : les craintes, partagées par de nombreux Français, en matière d’immigration. Si la position d’Eric Zemmour envers l’islam est loin de faire l’unanimité dans le pays, 68 % des sondés perçoivent cette religion comme « une menace pour l’identité de la France ». Un chiffre en augmentation de 5 points depuis 2013. Par ailleurs, beaucoup se disent préoccupés vis-à-vis de l’évolution de l’identité nationale. Ainsi, 74 % des sondés jugent que « la France est aujourd’hui en déclin », tandis que 67 % pensent qu’« on ne se sent plus chez soi comme avant ».

Quid de la théorie du « grand remplacement », qui dénonce un processus de substitution des Français d’ascendance par une population étrangère ? Selon l’étude, 50 % des personnes interrogées y adhèrent, ce qui en fait un point fort de la candidature d’Eric Zemmour. D’autre part, le constat selon lequel il y aurait trop d’immigrés est partagé par 69 % des sondés. Une idée qui n’a pas seulement des adeptes au sein de la droite et de l’extrême droite, puisque 66 % des électeurs potentiels d’Emmanuel Macron en 2022 et 50 % de ceux qui se disent proches de la « France insoumise » la partagent. C’est aussi le cas de 58 % des électeurs très à gauche.

Libéralisme culturel

Toutefois, d’autres thèses défendues par Eric Zemmour demeurent minoritaires. Sa position selon laquelle le régime de Vichy « a protégé les juifs français et donné les juifs étrangers » entraîne par exemple la désapprobation de 70 % des électeurs, dont 65 % parmi ceux qui envisagent de voter pour lui. Quant aux injonctions assimilationnistes, elles sont nettement rejetées. Sa proposition, selon laquelle il serait préférable d’« interdire les prénoms étrangers » aux nourrissons est rejetée par 67 % des sondés. Aussi, l’idée selon laquelle « les enfants d’immigrés nés en France ne sont pas vraiment français » n’est partagée que par 44 % des sondés.

Enfin, sa conception patriarcale des deux sexes est, elle aussi, loin de faire l’unanimité. Dans le détail, 17 % des électeurs pensent qu’une femme « est faite avant tout pour avoir des enfants et les élever » et 22 % estiment, comme lui, que « les femmes n’incarnent pas le pouvoir ». Selon les auteurs de cette étude, les thèses défendues par l’écrivain et journaliste sur ce sujet s’inscrivent dans le sens inverse d’une tendance sociologique observée ces dernières années. Autrement dit, elles sont en opposition avec une opinion publique qui s’efforce d’être toujours plus ouverte et tolérante.

Cette étude a été réalisée par l’Ifop, pour Le Droit de Vivre et la Licra. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 4 503 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 5 025 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 13 octobre 2021. Le rapport complet de cette étude est à retrouver ici.

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