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Couvre-feu prolongé en Guadeloupe, enquête sur des tirs sur les forces de l'ordre en Martinique

Si cette cinquième nuit de violences dans les Antilles a été jugée plus calme que les précédentes, elle a toutefois été marquée par des tirs à balles réelles contre les forces de l'ordre. Le point sur la situation.

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L’ESSENTIEL

  1. Cinquième nuit de violences en Guadeloupe.
  2. Grève générale en Martinique.
  3. Création d'une «instance de dialogue».
  4. 26 condamnations à Pointe-à-Pitre.

Le couvre-feu a été prolongé jusqu'au 28 novembre en Guadeloupe où les violences se poursuivaient ce mardi 23 novembre. À Paris, le gouvernement insiste sur le retour de l'ordre mais doit surveiller désormais une possible contagion à la Martinique voisine où des policiers et des pompiers ont été visés par des tirs dans la nuit.

Toutefois, ce mercredi 24 novembre, l'intersyndicale de Martinique à l'origine de la grève générale lancée lundi appelle à la levée des barrages, a annoncé Betrand Cambusy, secrétaire général de la CSTM, à l'origine du mouvement. L'intersyndicale «s'est réunie et a analysé la situation, et compte tenu (...) de ce que nous avons constaté tout au long de cette journée, (...) l'intersyndicale a décidé ce soir de lever les barrages», a-t-il indiqué sur Martinique La 1ère dans la nuit de mardi à mercredi. Cet appel ne garantit toutefois pas que tous les barrages soient levés rapidement, et que les heurts cessent, certains d'entre eux étant tenus par des personnes non syndiquées.

Cinquième nuit de violences en Guadeloupe

Si la cinquième nuit de violences en Guadeloupe a été plus calme que les précédentes, selon la préfecture, elle a toutefois été marquée par des tirs à balles réelles contre les forces de l'ordre, ont dénoncé les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et des Outre-mer Sébastien Lecornu. Signe que la tension reste vive, le préfet de Guadeloupe a décidé la prorogation du couvre-feu de 18 heures à 5 heures, dont l'application expirait mardi, jusqu'au samedi 28 novembre. Gérald Darmanin a fait du rétablissement de l'ordre public «le préalable à toute discussion évidemment».

Le mouvement de contestation de la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les personnels soignants et les pompiers a été déclenché le 15 novembre en Guadeloupe, avec un appel à la grève générale d'un collectif d'organisations syndicales et citoyennes qui réclament aussi la hausse des salaires et des minima sociaux et la baisse des prix des carburants et du gaz.

Les stigmates de la semaine de contestation sont toujours visibles, comme au Gosier, où carcasses de voitures calcinées, débris et restes de barricades obstruent la route principale qui traverse la ville. Dans le centre-ville, la plupart des magasins sont fermés, à l'exception de quelques commerces alimentaires, de la pharmacie ou d'une banque. «La ville est morte depuis le début de la mobilisation» déclare à l'AFP Nadège Tommely, 38 ans, qui tient une épicerie.

Grève générale en Martinique

Le feu couve aussi en Martinique, où une grève générale a débuté lundi 22 novembre. Les axes routiers sont bloqués par de nombreux barrages, contraignant les écoles à fermer et les transports en commun à cesser de fonctionner. Comme cette semaine en Guadeloupe, des forces de l'ordre et des pompiers y ont «reçu des projectiles», et «des tirs de 9 mm à plusieurs reprises» dans la nuit de lundi à mardi, sans faire de blessé, selon des sources policières. Le parquet de Fort-de-France a ouvert une enquête sur ces faits.

Création d'une «instance de dialogue»

Pour calmer la situation, Jean Castex a annoncé lundi la création d'une «instance de dialogue» afin de «convaincre et d'accompagner individuellement, humainement», les professionnels concernés par l'obligation vaccinale. Une décision qui n'a pas convaincu en Guadeloupe. «Bien sûr qu'on continue la mobilisation. On n'attendait pas grand-chose de Castex et du gouvernement Macron, donc on n'est pas déçus», indique Hilaire Luce, membre du collectif qui a appelé à la grève générale, sur un barrage fait d'arbres et de pneus brûlés près du Gosier. «Ils font preuve d'un mépris caractérisé: ils créent une instance d'écoute, ça veut dire qu'ils nous prennent pour des illettrés ?», s'indigne-t-il.

26 condamnations à Pointe-à-Pitre

«Plus de 90 interpellations» et «plus de 60 gardes à vue» ont eu lieu depuis le début de la crise, a précisé le ministre de l'Intérieur, alors que 250 policiers et gendarmes, dont 50 du GIGN et du Raid, ont été envoyés en renfort durant le week-end et qu'un couvre-feu a été mis en place de 23h00 à 5h00.

Sur les 30 personnes passées lundi en comparution immédiate, 26 ont été condamnées à des peines allant de la simple amende, à 2 ans de prison ferme pour «participation active au pillage d'un commerce», a indiqué le parquet de Pointe-à-Pitre dans un communiqué. Sept personnes seront jugées en comparution immédiate ce mardi et un homme de 34 ans «suspecté d'avoir activement participé aux faits de vols avec effraction et en réunion» dans plusieurs bijouteries va être présenté devant un juge d'instruction, selon le parquet.

Selon Sébastien Lecornu, les violences sont le fait de personnes «déjà défavorablement connues des services de police ou de la justice», et «qui se servent de cette crise pour s'exprimer dans la violence». «On voit bien qu'on n'est pas sur une question sanitaire et sociale», a assuré le ministre, critiqué par certains opposants, notamment à droite, de ne pas s'être rendu sur place.

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